Thèse :
Alice est née en 1650, sur un navire pirate. Sa mère,
Maria Adams, avait juste avant elle donné naissance à un garçon mort né, son jumeau.
John Adams son père ne prêta aucune attention à sa fille, trop déçu d'avoir une fille et perdu un fils.
Elle fut élevée à la dure sur le bateau où son père en
était capitaine. La jeune fille était presque au même rand que ses
moussaillons. C'était une enfant débrouillarde qui était plutôt maline pour son âge et qui arrivait à contourner le règlement de son propre père, au grand désespoir de sa mère qui devait toujours la défendre afin qu'elle ne subisse pas des séjours en cale.
Chaque soir, elle avait droit à un conte, raconté par sa mère, où les fées étaient prédominantes, mais aussi les monstres tel que le Kraken. C'était un moment de paix et de calme pour la jeune femme, qui s'endormait bercer ainsi. La journée c'était tout autre chose.
Elle devait faire face à beaucoup de violence sur le bateau pour une jeune fille de dix ans, et elle subissait parfois les mains baladeuses des plus pervers des hommes. Elle a appris très vite à se défendre et à tâter du poignard, ou en se servant de ses dents pour infliger des châtiments. Quand ce n'était pas son père qui l'apprenait et donnait ces matelots à manger aux poissons.
Avec la complicité de sa douce mère, elle passait beaucoup de temps à s'instruire à la lueur de la bougie le soir, elle avait pu s’évader dans les ouvrages depuis ses six ans. Tout y passer, que ce soit des cartes, des romans d'aventures, des essais. Elle lisait de tout, des auteurs comme
Racine ou
Molière, ou bien encore les
Fables de la Fontaine. Mais si son père avait le malheur de tomber sur elle, un livre entre les mains, il le jetait à l'eau, la corrigeant fortement en disant qu'elle était une pirate pas une de ces nobles de bas étages.
La seule chose que le capitaine
Adams autorisait à sa fille, était de lire les manuels de médecines, en effet il manquait grandement de médecin sur son bateau.
Alice était douée pour ça, notamment pour recoudre les blessés qui revenaient d'un pillage. C'est aussi les rares fois où le Capitaine
John la laissait descendre à terre pour acheter son matériel de soin.
Quand elle eut 15 ans, sa mère mourra au cours d'une embuscade. Malgré les soins qu'elle essaya de lui prodiguer,
Maria perdit la vie dans les bras de sa fille impuissante. A partir de là, l'adolescente dût faire preuve de beaucoup plus de ruse et de stratagème pour échapper à son paternel. Plusieurs fois elle tenta de s'enfuir du bateau lors d'un passage à quai, mais elle fut toujours rattrapée et punie sévèrement. Il fallait qu'elle s'endurcisse, qu'elle ne fasse pas honte à la piraterie et à l'autorité du capitaine.
Antithèse :
Alors qu'elle s'y attendait le moins, à l'aube de ses 16 ans, elle rencontra un pirate à peine plus âgé qu'elle, qui avait rejoint l'équipage, après le décès de ses parents. Ce fût de suite le coup de foude entre eux. Bien sûr, ils devaient se cacher, et chaque jour ça devenait de plus en plus difficile pour les jeunes matelots. Ils devaient faire attention partout et tout le temps, à cause de certains traites qui essayaient d'avoir les grâces du capitaine.
Pour vivre heureux, vivons cachés. C'était leur devise au quotidien.
William était vaillant et avait les faveurs de John qui voyait en lui, le futur capitaine.
John avait une entière confiance en lui, c'est pour ça que quand il le trouva dans le lit de sa fille, qui avait 18 ans à l'époque, il se sentit trahi. Malgré toutes les supplications d'
Alice, et les excuses qu'ils trouvèrent tous les deux. Le Capitaine
Adams attrapa
William et le corrigea si sévèrement, que quand il le donna à manger aux requins, le jeune homme était déjà presque mort.
Alice en fut littéralement anéantie. Son cœur se brisa en deux. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Elle se renferma sur elle, et affrontait de plus en plus régulièrement son père. Qui la mettait de plus en plus en cale, avec les ivrognes et autres roublards du pont. C'était aussi une stratégie pour échapper au quotidien et s'enfermer dans ses livres, que certains membres de l'équipage lui faisaient passer en douce, espérant avoir un jour une récompenses en nature.
Elle s'entrainait beaucoup à l'arme blanche avec les rustres qui partageaient sa cellule, notamment pour avoir de quoi se nourrir. Parfois d'un mois entier elle ne sortait que pour recoudre et soigner des blessés. Pour se sauver de la peine que connaissait son cœur, elle se protégea d'un humour cinglant et affuté. A l'époque, elle raffolait notamment de
Descarte, un auteur qui lui ouvra l'esprit et qui disait que
“La parole a beaucoup plus de force pour persuader que l'écriture.”Il lui fallut deux ans pour admettre qu'elle ne pouvait plus faire semblant. Et qu'elle ne pouvait pas ramener les morts. Lors d'une escale, elle s'enfuit avec des pièces d'or. Cette fois si, âgée de 20 ans, elle avait plus de ressources qu'il en fallait pour ne pas être retrouvée.
Elle retrouva une marchande qui lui vendait souvent des nécessaires de soin.
Alice lui demanda asile, le temps de reprendre des forces et du repos. Mais de fil en aiguille, et de jour en jour, elle resta vivre chez elle, ne sachant pas où allait et voulant connaître le bonheur d'être sur terre.
Mais quand on chasse le naturel, il revient au galop. Et très vite la mer commençait à lui manquer, cette odeur de bois usé par le sel des mers, le vent marin, les vagues. Sur terre, elle avait perdu tous ces repères.
Après un an chez la bonne femme marchande, elle la remercia et parti à la conquête d'une autre aventure. C'est en marchant sur les quais qu'elle aperçue le
Thunder Bolt qui embarquait. Elle décida de se faufiler dans l'équipage, peut être avaient-il besoin d'un chirurgien à bord ?
Synthèse :
Pourquoi ai-je fait ça ?
Je n'avais pas dit plus jamais ?
Plus de piraterie ? Plus de bateau et plus de mer ?
Je peux même pas me faire confiance à moi même.
Qui suis-je ? Ou vais-je ?
Arrête
Lili ! Tu te poses trop de questions, fonce !
Me voilà à me parler à moi même, la terre m'a rendu folle !
Alors me voilà, sur ce
Thunder Bolt, une nouvelle fois en mer, pour une nouvelle vie je l'espère. J'en ai bavé c'est vrai, et je mérite d'en faire baver les autres maintenant.
Au final, qu'est-ce qui me reste ? De quoi j'ai peur ? De mon père ?
Faudrait-il encore que je le croise ce vieux loup des mers. Que se passerait-t-il ? Pour moi, pour lui ? Voilà un an que je ne suis plus sous ses ordres. Et trois ans que je n'ai plus rien à attendre de la vie et qu'elle ne peut plus rien me reprendre.
Je ne sais pas de quoi demain est fait. Tout ce que je sais, et mon cher
Descarte le dira mieux que moi :
“Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions qu'on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances. ”
Et si c'était pareil pour que la roue tourne ?
Je suis à l'aube de l’abordage de ma propre vie.
Hissez haut me voilà !