"Moi, j’ai envie de croire aux contes de fées. Au moins, tout finit bien dans ces histoires là" - Elizabeth R. Ollton

Comment ? Vous voulez vraiment connaître mon histoire ? Mon histoire à moi ? Etonnant ! Pourtant je ne suis qu'une fille de marchand aussi banale que les autres. Bien, si vous y tenez.


Je suis née le 1er juin 1651, 7 minutes après mon frère William. Apparemment, il avait fait une tempête horrible au cours de la nuit et le soleil s'était enfin levé lorsque William avait poussé son premier cri. C'est une petite anecdote que Mère aime bien raconter. Pour l'accouchement, sa sœur et sa mère était venue l'aider. Mon père n'était à ce moment-là pas encore rentré de son voyage avec James. Père est marchand et cette année-là il était parti en expédition sur le nouveau continent où notre frère aîné l'avait accompagné. Seulement celui-ci disparut en mer et fut déclaré mort. Père revint un an plus tard, et la douleur d'avoir perdu un fils fut vite oublié lorsqu'il vit deux autres enfants l'attendre chez lui. Mère ne s'en remit jamais complètement et succomba d'une grave maladie à nos 8 ans. William de son côté avait toujours endossé son rôle de grand frère avec grand plaisir. Il aimait me protéger, me conduire, m'aider à avancer. Et moi je le voyais comme une personne exceptionnelle que je suivais aveuglément. Je lui accordais une confiance immense. Lorsque Père partait pour ses affaires, il nous laissait seul à la maison mais ce n'était pas un problème. Très tôt, j'appris à m'occuper des tâches ménagères tandis que William accompagnait de temps à autre Père sur les marchés ou rester pour m'aider. Mais je savais qu'il aspirait à autre chose.



A 12 ans, on quitta notre Père pour l'Amérique. Même s'il craignait de laisser partir ses 2 enfants, sa seule famille, là où auparavant il avait perdu son premier fils, il nous fit confiance. Ce fut mon plus beau voyage. Sentir l'eau de mer, ne rien voir d'autre à l'horizon que l'eau, sentir le vent pousser et guider les voiles vers un nouveau monde. Tout était si différent là-bas. Enfin, presque. Engagé comme mousse, William me laissa au couvent. Pas pour devenir bonne sœur. Il promettait de revenir me chercher dès qu'il le pourrait. Pendant ce temps, je reçus une autre éducation : j'appris à lire, à écrire, j'appris les bonnes manières, à saluer les nobles, à vivre en communauté. C'était très intéressant mais je m'ennuyais car je ne pouvais sortir. Même si j'appris beaucoup à cet époque-là, je ne souhaitais qu'une chose : découvrir toujours plus. Lorsque dans une lettre Will me dit qu'il rentrait et qu'il venait me chercher, je ne pouvais contenir ma joie. J'allais revoir mon frère et enfin quitter cette prison.


Will se présenta un beau jour à ma chambre mais il n'était pas seul : James se tenait à ses côtés. A vrai dire, Père n'avait jamais beaucoup de lui, puisque le souvenir était bien douloureux. Mais je ne m'attendais pas à le revoir, étant donné qu'on l'avait perdu en mer. Quel était cet inconnu qui prétendait être notre frère ? Pourtant je devais avouer qu'il avait une forte ressemblance avec Will. Ce dernier, cependant, conscient de mon chagrin dans ce couvent, m'emmena dans une école dans laquelle j'appris à coudre, à cuisiner et à jouer du piano. C'était essentiellement William qui payait et je lui en fus très reconnaissante. Même si l'enseignement était ennuyant à mourir, le piano me divertissait un peu. Et puis, j'avais la vision régulière de James. Et on apprit à se connaître, même si au début je me méfiais un peu, c'était une personne très gentil et surtout très admirable ! Il avait vécu tant de choses et vu tant de mondes. Ces récits me passionnaient et je restais des heures à l'écouter. Il me parlait aussi de son nouveau métier mais revenait sans cesse à ces récits du temps où il était pirate. Cela aurait du me gêner, au contraire, cela me fascinait.


A mes 18 ans, il m'offrit un faucon. Ce n'était qu'un petit oisillon quand je le reçus et j'étais fière d'avoir mon animal à moi. Il était si beau, si fier. Et puis, cela me rassurait car ainsi je pouvais rester en contact avec ce frère que je n'avais pas eu. Mais à présent, c'était comme si ces années sans lui n'avaient jamais existé. C'était mon frère et je l'aimais presque autant que Will. Ce dernier fut gradé et m'emmena dans divers festins où je rencontrais alors nombreux nobles et bourgeois. Peu à peu, je sentais que nous entrions dans ce monde de bourgeoisie. J'avais les bonnes manières, une bonne discussion, mais mon esprit était loin d'être comme les leurs. Pourtant je multipliais mes efforts pour mon frère Will. Il comptait sur moi et je comptais sur lui.


Un soir il me présenta au Lord John Hamilton. Regard fier, l'air sûr de lui, cet homme paraissait être une riche personne qui ne cessait d'abuser de son argent. Will m'annonça plus tard que Lord était fortement intéressé par ma personne. Je m'en moquais car il ne m'intéressait point. Un peu plus tard dans la soirée, m'étant éloignée du bruit des discussions, j'étais allée me promener près de la fontaine dans le parc. Je fus immédiatement rejointe par John. Je fus tentée de m'en aller mais celui-ci me proposa une danse. Oui, une danse, ici, dehors. Intriguant, et amusant. J'acceptais. Il me parla alors de ses sœurs, puis de ce parc gigantesque, et enfin de mon frère. Il ne savait quels sujets choisir pour me séduire et j'imagine que c'est ce qui m'amusa. Mais il restait une part de mystère en lui et j'avais l'impression qu'il n'était pas si inintéressant que je le croyais. Quelques jours après mon vingtième anniversaire, James vint me voir. Il me quittait. Il partait retrouver sa liberté. Je ne savais comment réagir au départ. Pourquoi me quittait-il ? Pourquoi pouvait-il accéder si facilement à la liberté et moi pas ? Et s'il m'emmenait avec lui ? J'allais lui demander lorsque Will parut et m'écarta de notre frère. Une violente dispute éclata. Quel parti prendre dans ce cas-là ? Je ne cessai de crier à Will de le laisser partir mais il ne voulait rien entendre, déterminé à ne pas le laisser s'échapper. Seulement James était plus fort et l'assomma. On échangea un dernier regard et il partit. Quand le reverrais-je ? Et pourrais-je un jour accéder à cette liberté que je recherche tant ?

   
   Ton frangin a validé ^^ ! Moi j'ai juste une petite interrogation : pourquoi ton frère et toi quittez votre père à 12 ans pour l'Amérique ? C'est très surprenant qu'il vous laisse partir car à l'époque, les enfants étaient des héritiers. Ils assuraient la renommée et la richesse d'une famille donc ça m'étonne un peu. Mais bon...

Allez, je te valide ! Tu intègres le groupe Drapeau Blanc.
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   Bon jeu !