Il y a de ces évènements qui marquent l’enfance et qui ont par la suite une répercussion future. Pour John Edwards, cette enfance s’est déroulée en grande partie dans la ville où il est né en 1637 soit à Hastings en Angleterre. Fils d’un marchant qui autrefois avait connu le succès, John cru d’abord qu’en vieillissant il reprendrait l’affaire fleurissante de son père. La réalité était que face à la compétition maritime qui devenait de plus en plus féroce, le paternel Edwards n’avait pas su s’adapter… Par manque de courage ou de volonté, par manque de chance ou simplement d’effort, l’affaire qui autrefois faisait vivre toute la famille dans un réel confort, était maintenant sur un déclin certain. Le jeune garçon rêveur qu’était John ne réalisait pas réellement la situation qu’éprouvait sa famille. Sa mère, aimante et présente veillait à ce que son imagination fertile soit toujours alimentée des plus grandes histoires à faire briller les yeux d’un gamin qui avait tout le monde à découvrir.
Dès qu’il fût en âge d’apprendre à lire, écrire et compter, sa mère se fit un devoir de lui enseigner ces matières. C’est sans aucun doute que le jeune John préférait la lecture des contes et fables fantastiques. Ces textes lui donnaient une envie folle de sortir de chez lui et de partir à l’aventure! Les histoires des grands héros du passé étaient tant de modèle fort et fière qu’il se voulait d’imiter. Debout droit et le visage hargneux, une baguette de bois à la main et il était devenu Alexandre le Grand! Le jour d’après était-il devenu un viking ou encore le roi Richard? Son père de son côté était de moins en moins présent… Répétant sa routine pour faire rouler son commerce, frappant toujours aux mêmes portes, limité par une zone de confort étroite dans laquelle il s’était enlisé… Pour John, son père était un travailleur acharné envers qui il éprouvait un grand respect. Trop jeune pour mesurer les insuccès de son père et beaucoup trop à la recherche d’une image paternelle de laquelle il pourrait s’inspirer et prendre comme modèle. Une image digne comme celle que l’on retrouve dans les grandes et belles histoires…
Cet insouciance dura un temps mais bientôt celui qui n’était alors qu’un gamin entrait maintenant dans l’adolescence. Une forte période de changements il va sans dire! Déjà depuis quelques années il avait commencé à aider son père dans le chargement de charrettes, à soulever maintes caisses en bois et poche en tissu de chanvre amorçant ainsi un sculptage de sa musculature en croissance. Le temps d’un hiver et son pantalon lui découvrait maintenant les tibias… Il connut une poussée de croissance impressionnante où son corps paru difforme par moment. De longues jambes, un torse court et des longs bras qui semblaient s’allonger encore sous le travail que lui imposait maintenant son père. Car ce dernier ne pouvait plus réussir seul à maintenir les finances à flots… La famille Edwards devait maintenant travailler deux fois plus pour en récolter que des miettes… La mère de John parlait même de prendre un boulot de serveuse dans une auberge pour arriver à payer le nécessaire et cela aurait bel et bien été le signe que le fond du baril avait été atteint pour l’ancien homme influant qu’était le patriarche Edwards.
De nombreuses disputes éclatèrent entre John et son père… Le plus jeune cherchant à pousser l’autre pour retrouver le succès. Il fallait que son père réagisse! Il fallait mettre les efforts nécessaires et faire sa place dans ce monde en éternelle compétition. Son père quant à lui restait las, défaitiste comme s’il avait déjà abandonné continuant simplement d’aller voir les quelques clients qui lui restait, clients qui abusait bien de lui d’ailleurs, tout simplement pour sauver les apparences et démontrer qu’au moins il sortait encore de chez lui… Cette image paternelle dégoûtait John au plus haut point. Bien sûr, l’époque des héros fantastiques de son enfance était terminé et il comprenait beaucoup plus la triste réalité mais il ne s’attendait pas non plus à ce que son père sauve le monde, simplement qu’il soit un homme digne et respectable alors que c’était loin d’être le cas… John méprisait cet homme, il maudissait la tournure que prenait sa vie loin de l’aventure et condamné à devoir supporter le poids de sa famille… Le feu intrépide qui autrefois brulait au sein du jeune garçon et mutait bientôt en haine et en rage face au sort que les puissances de ce monde lui réservaient.
Enfin, comme la lumière salvatrice d’un phare dans la tempête de son adolescence, John reçu une chance inattendue d’espérer à une vie qui lui convenait. De passage à Hastings pour une affaire, le cousin de sa mère était passé leur rendre visite. L’homme éduqué et flamboyant parlait d’un navire repartant de Londres qui l’amènerait vers des Cités que John n’avaient jamais cru possible de visiter. Voyant la carrure solide de John, ce cousin parla à sa mère d’un équipage d’un ami en recrutement… Devenir marin?! Découvrir le monde et toutes ses possibilités?! Voilà qui embrasait le visage du garçon qui voyait là la chance de ne pas aboutir comme son père et qui sait, peut-être pourrait-il gagner suffisamment d’argent pour aider sa famille, au moins évité que sa mère ne finisse serveuse dans une triste auberge… Le délai pour prendre sa décision était court… Le navire n’allait pas l’attendre des semaines durant! C’était une occasion à saisir afin de répondre à l’appel de l’aventure rêvé.
John tenta de parler de cette possibilité avec son père mais la discussion s’envenima à un point tel que son père dans une colère rarement vu hurlait et frappait du poing sur la table. Impétueux comme il était, John ne s’en laissa pas impressionné et il répondait mot pour mot à son père. La pauvre femme de la maisonnée se prenait la tête à deux mains sachant pertinemment bien qu’elle ne pourrait les arrêtés et espérait simplement que la tempête s’essouffle d’elle-même… L’exception faite que cette fois, John savait l’importance de cette opportunité pour sa vie future et il était hors de question de la laisser filer. Ses mots traduisaient le fond de sa pensée pour son père; des mots qui jusque-là avait été refoulés mais qui aujourd’hui dans la colère martelaient de cruels vérités sur son père. Ce dernier leva la main pour frapper son propre fils mais fût devancé par la droite de celui-ci qu’il se prit entre les deux yeux. Le père de John s’écroula au sol le nez en sang et les larmes aux yeux. Alors que le jeune-homme s’élançait pour ce qui allait être un coup de botte dans les côtes de son père, sa mère l’arrêta en appelant son prénom et en le conjurant de partir… John comprit en voyant le regard de sa mère qu’elle ne lui en voulait pas mais qu’elle l’implorait de partir avant que le feu de l’aventure qui brulait en lui ne s’éteigne à jamais.
À seize ans il quittait Hastings pour rejoindre le port de Londres… Débrouillard il retrouva l’équipage dont avait mentionné le cousin de sa mère. Malgré son âge, John était déjà fort comme un homme et à la vue de sa carrure, il fût accepté sans grande résistance au sein de l’équipage. Ses débuts de marins furent bien sûr difficile… Il devait apprendre rapidement les rudiments de base et la vie à bord n’avait rien du confort de son foyer! Malgré tout, il se surprit à aimer ce mode de vie. Les règles sur le navire y étaient simples et clair, la discipline présente, le travail ne manquait pas pour s’occuper et pour récompense le monde qui s’ouvrait devant lui! Deux ans à naviguer avait fait de lui un marin aguerrie. En deux ans à peine, il pouvait ajouter à son carnet de bord pratiquement toute les cités de l’ancienne Ligues Hanséatiques. Près de Hambourg une bagarre éclata où un homme passa par-dessus bord… Les instigateurs reçurent leur part de fouet, John en eu pour dix coups. À Lübeck il connut pour la première fois les charmes d’une donzelle pêchée dans un bordel. Il tomba malade de Danzig à Visby mais s’en remit à temps pour geler comme il n’avait jamais eu froid dans sa vie aux eaux glacées de Novgorod! Jamais il ne pourrait oublier de sa mémoire la forêt de mâts du gigantesque port d’Amsterdam!
Combien à l’approche de ses dix-huit ans il était gonflé d’enthousiasme d’aller saisir l’opportunité d’un commerce plus au sud! Car le commerce au nord était devenu une vraie guerre. À chaque revenus gagnés il fallait déduire l’entretient du navire, refaire le plein de provisions, payer les différentes taxes, graisser les bonnes poches profondes et après quoi était distribué les parts revenant aux hommes… En quête de meilleurs profits, l’équipage s’était rendu de par la côte française. Passant Brest et la Rochelle jusqu’au coude de l’Espagne pour enfin s’arrêter dans les ports portugais de Porto et de Lisboa. À cette époque, John gravissait bien les échelons au sein de l’équipage et il y était bien respecté. Traversant tous ces pays et mit en contact avec plusieurs langues étrangères, il en apprit quelques mots par ci par là. Les équipages étaient aussi bien souvent mixtes quant à leurs origines… Ce qui les unissait était à coup sur ce besoin d’aventures et cette quête de profils! Tous connaissaient les risquent de cette vie mais lorsqu’ils avaient passé le détroit de Gibraltar en direction de la Catalogne, ils n’avaient pas imaginé vivre une expérience qui allait à ce point marquer leur vie, voir être la fin pour plusieurs!
Prenant tout l’équipage par surprise, un navire barbaresque avait surgie de nulle part pour fondre sur eux. Le Capitaine de John tenta bien de fuir et de se rapprocher de la côte mais en vain. Après à peine trente minutes de poursuite, le navire de commerce était la cible du tir nourrie des pirates. Les voiles se déchiraient au rythme que l’équipage s’affolait. Ils n’étaient pas des soldats et à la connaissance de John, personne n’avait tué parmi eux. Lorsque les deux navires furent bord à bord et que l’abordage commençait, certain tentèrent d’organiser une résistance. Protecteur et combattif, John Edwards n’était pas du genre à se rendre et encore moins à se laisser tuer sans broncher! Se saisissant d’une hachette il était prêt à en découdre et était aller rejoindre les côtés du Capitaine. Malgré cette bonne volonté, les confrères de John tombait un à un et lorsque même le Capitaine fut emporté par ce flot de pirates s’appropriant le pont de leur bateau, John dû se rendre à l’évidence qu’ils étaient perdu! Plusieurs se jetaient à genoux priant qu’on les épargne mais avec horreur John les voyait se faire égorger sans pitié. « Se battre et mourir arme à la main » pensa-t’ il… La hargne qu’il mettait à se défendre coûte que coûte inspira quelques-uns de ses amis à le suivre. John les entraîna à la calle où l’espace exiguë pourrait leur permettre de mieux affronter leurs ennemis. Ces derniers ne perdirent pas un instant à les suivre… John, hache à la main repoussa le premier et lui qui n’avait jamais tué jusque-là en eu l’occasion. De sa main gauche laissée libre il avait réussi à se saisir du poignet tenant la lame de son assaillant et le coup d’hachette fût net et sans hésitation. Une frappe qui manqua décapiter son opposant le laissant pour mort et éclaboussant de sang un John Edwards qui étrangement n’éprouvait pas de remords ou d’aversion à tuer. Même qu’au cœur de la mêlée où il était plongé, son désir n’était que de recommencer et déjà il s’élançait sur sa prochaine cible.
Un coup qu’il ne vit jamais venir l’envoya valser au sol avec surprise. Ses instincts lui criaient de continuer de se battre pour sauver sa vie mais aussi celle de ses proches et il resserra la poigne sur sa hachette. Un coup de pied dans les côtes lui souffla l’air de ses poumons et un deuxième l’envoya près de la coque du navire droit dans le coffre du charpentier. Il cherchait son air et reprenait un peu ses sens tout en voyant s’écrouler morts ses compagnons. Remplit de rage John attrapa le marteau qui c’était renversé hors du coffre et dans un même mouvement alors qu’il se relevait / retournait, envoya en lambeaux la mâchoire du barbare le plus près de lui. Dans un deuxième élan, il lui fracassa le crâne et cela suffit à achever ses complaintes de douleurs. On l’entailla, il fracassa un membre, on l’envoya de nouveau au sol, il répliquait encore mais ses frappes ne touchaient plus leurs cibles. John se défendait instinctivement et n’attrapait que de l’air. Au sol et ensanglanté, il continuait de rugir et de riposter même s’il avait difficilement conscience de la scène d’horreur qui l’entourait… Un brutal coup à la tête l’envoya dans le noir presque mort.
À son réveil, il découvrit qu’on lui avait passé les fers et qu’il était prisonnier d’un navire barbaresque en route vers Tunis. Il était mal en point mais on avait voulu le maintenir en vie en le faisant prisonnier… Entouré d’hommes qui ne parlait pas sa langue, des musulmanes qui avaient leurs propres croyances et vers des flots qui lui étaient inconnus, il ne pouvait anticiper son futur immédiat. Il comprit bien plus tard que c’était sa carrure, sa hargne et sa volonté à survivre qui l’avaient sauvé lors de l’attaque de son navire marchand. Quand le Capitaine du navire pirate vînt le voir afin qu’il rejoigne ses rangs, John Edwards comprit alors que c’était cette vie ou bien la mort. Comme lui bien des années auparavant, ce Capitaine avait été capturé. C’était un ancien marin Hollandais sur un fameux « Gueux des mers » qui trouva en cette vie de piraterie tout ce à quoi il aspirait. Convertie et ayant changé son nom pour un musulmane, il était maintenant le Capitaine d’un des navires les plus craint de la vaste Méditerrané. Encore jeune, avec toute la vie devant lui et cette nouvelle perspective qui s’offrait à lui, John en fut séduit! Il commencera ainsi sa vie dans la piraterie, là où les intermédiaires sont des sabres et où on négocie au prix de vies enlevées! Il passera cinq ans à bord de ce navire en méditerrané sous les ordres de ce Capitaine converti mais bientôt, leurs différends religieux les rattrapa et John dû se trouver un nouvel équipage.
Avec la réputation et le respect qu’il avait gagné, il embarqua sans problème au sein de l’équipage du Lys Noir. Inconnu des marins présents et discrets de nature, John passa ses premiers mois dans l’ombre. C’est lors d’un assaut particulièrement féroce qu’il put se faire remarquer pour la première fois de l’équipage qui put admirer ce don était capable ce jeune homme doté d’une férocité sans égale au combat. À l’abordage d’un navire qui était plus fortement gardé que l’équipage du Lys Noir l’eu cru, ils se retrouvèrent au cœur d’un féroce combat! Un jeune marin téméraire amena avec lui quelques compères sur le pont ennemi tentant de mater la coriace résistance. John quant à lui n’avait jamais troqué de ses armes une hache d’abordage en plus de son large sabre à la ceinture. Il s’élança sans hésitation sur le pont ennemi sa hache droit devant et à peine que ses bottes avaient tonné qu’il s’attaquait aux cordages par des frappes puissantes neutralisant le navire. Son ouvrage ne fût freiné que par la position critique du premier groupe mentionné. Ses compagnons se faisaient visiblement encerclés et se retrouvaient maintenant dans une fâcheuse position. Comme par le passé, il était prêt à défendre les siens et il accouru dans cette direction. Il se saisit du manche de sa hache à deux mains lançant une première frappe qui atterrit et fracassa la clavicule d’un premier homme lui faisant dos. John conserva sa hache dans la main gauche tout en passa l’homme alors qu’il s’écroulait vers une mort certaine et dégaina son sabre entaillant l’abdomen d’un deuxième au passage. Le chaos qu’il provoqua suffit pour que la bande de pirates reprenne le dessus et John ne manqua pas de s’y faire remarquer d’autant plus qu’il venait de sauver la vie de ce matelot téméraire et apprécié de plusieurs sur le navire : T. J. Avery…
Cet évènement marqua le début d’une longue et sincère amitié entre les deux hommes. Ensemble ils écumèrent les mers et peaufinèrent leur apprentissage. Nombre d’années s’écroulèrent et encore plus de combats où chaque fois ils jouèrent un rôle capital. Charismatique, T.J. Avery passa Quartier-Maître et John au fil du temps et par ses compétences évidentes en navigation prit des quarts à la barre. Enfin, un dernier évènement allait bouleverser leurs vies ainsi que celles du reste de l’équipage. Lors d’un assaut particulièrement meurtrier, le Capitaine trouva la mort laissant l’équipage le soin d’en élire un nouveau. John revenait à peine sur le pont du Lys Noir, sa chemise rougit du sang de ses ennemis, lorsqu’il apprit la nouvelle… Les amitiés, le charisme et la logique à bord auraient normalement destiné le Quartier-Maître Avery à prendre la place de Capitaine mais ce dernier proposa John mettant en lumière ses qualités pour le poste. Pour l’équipage, cela ne fit aucuns doutes par la suite, John Edwards était l’homme destiné à prendre la barre de ce navire. Cela fait maintenant onze années que T.J et John navigue ensemble, pratiquement cinq que John est le Capitaine du Lys Noir mais en cette période, la réputation et la crainte qu’inspire le pavillon rouge de sang au lys noir ne fait qu’augmenter! Sous le commandement du Capitaine John Edwards, attendez-vous à trouver un équipage des plus compétents, féroces au combat et d’une loyauté au pavillon tant craint et respecté.
Gloire au navire et fortune aux hommes!