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Tomber dans le piège d'|Agnès Saint-Quay

 :: Pas de quartiers :: Cimetière :: V.4 :: Fiches refusées Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
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Dim 3 Jan - 21:25
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NOM: / . PRENOM(S): Agnès ÂGE: 33 ans. LIEU DE NAISSANCE: Sur une barque, proche du Nicaragua. ETAT CIVIL: Aucun. GROUPE: Je vous laisse prendre cette décision pour moi, je n'en ai pas la moindre idée. AVATAR: Jessica Parker Kennedy.

Agnès

Amène – Calculatrice – Transdisciplinaire – Attentive – Culottée – Féroce  

Avec son corps moelleux et son visage rond, Agnès est souriante et imite très bien la petite poupée caribéenne. Elle s’attire aisément la sympathie et la confiance. Son physique est idéal pour ses affaires : elle n’a pas l’apanage des femmes qui rendent fous les hommes, sans mystère et sans prudence, mais elle est assez bien pour déclencher des désirs impulsifs et imprudents. Qui plus est, elle parle beaucoup, rit très volontiers et n’est pas souvent dans la demi-mesure quand il s’agit d’exprimer quelque chose.
Habituée à vivre entourée, elle est très attentive aux mouvements, aux complicités et aux conversations. Ce sens de l’écoute a fait d’elle une personne très prudente. Elle veille toujours à ne pas être repéré quand elle manigance quelque chose, même si l’excitation peut l’emporter sur la prévoyance et compliquer les histoires. De façon générale c’est une sombre calculatrice qui sait parfaitement élaborer des plans longtemps à l’avance dans sa tête quand c’est important. Rompu aux mœurs dans plusieurs domaines, Agnès sait manipuler un certains nombres de corps de métier. Ses ressources sont des biens précieux qui lui permettent de s’introduire d’un milieu à l’autre. Ainsi, elle est capable de se contenir elle-même pour devenir Anna la gentille petite servante timide.
De surcroît, Agnès est pourvu d’un certain discernement sur ses compagnons. Malgré une frontalité parfois déroutante, elle est souvent habile pour enrober les mots et mettre du baume sur le cœur. Cette attention est un solide outil pour embobiner les gens mais il arrive parfois, qu’elle s’en serve avec sincérité.
Outre ses qualités théoriques, Agnès est également une criminelle aussi imaginative que sa clientèle de putain. Tel qu’elle l’a appris, tout est une arme potentielle. Il est rare qu’elle soit trop loin de son pistolet ou de l’outil qui lui sert de poinçon en ce moment. Elle est plus rapide et brutale que son physique pourrait le laisser croire et c’est d’ailleurs la surprise qui joue le plus souvent en sa faveur.  
Grâce à son éducation paradoxale, Agnès est pourvu d’une grande liberté. Elle ne cultive pas cette soif idiote et dérisoire de l’aventure maritime, cette obsession des grandes épopées qui tue chaque année trop de jeunes gens. Toutefois elle est capable de recul quant à sa réussite et comprend que la terre ferme et ses mœurs, qui ne lui pardonneront pas d’avoir été la fille d’une pirate ni de s’être prostitué, ne peuvent pas lui offrir une vie convenable. C’est donc d’une autre façon qu’elle fera sa fortune.

Vulgaire – Sadique – Manipulatrice – Agressive – Menteuse – Sanguine - Fermée

Sous couvert de bonhommie, Agnès est un être profondément rancunier, agressif, médisant et égoïste. Ce n’est pas un aspect d’elle qu’il est si difficile à découvrir. Elle sait être parfois très amère et peut en quelques mots humilier et écorcher profondément. Toutefois en règle générale, elle ne s’occupe pas des gens qui ne la concerne pas, à moins que leur tête ne lui revienne vraiment pas.
Agnès passe d’un tableau à l’autre jusqu’à être déroutante. On est trompé par son air de beluga ahuri jusqu’à entendre son affreux rire sec quand elle le secoue sous un visage. Elle est d’une vulgarité bien au-delà de la grossièreté de son langage. Puisque son corps se vend comme de la viande, elle le traite ainsi, brutalement et sans attention. Ses robes sont souvent fendues quelque part, comme ses culottes. Ce qui pourrait être tout à fait ravissant et amusant est souvent sur elle agressif et frontal. Elle impose son corps au regard et adore jouer sur le contraste entre le mignon et l’avilissant.
Agnès sait trouver les mots pour humilier et ridiculiser. La méchanceté lui échappe parfois, au risque de manger quelques énormes torgnes. Mais même quand on croit l’avoir percé à jour, quand se révèle son visage obscène, elle peut encore mener l’affaire en-deçà. C’est une créature avec qui il faut toujours rester méfiant.  
Dans une société qui ne peut pas l’accueillir et la traite comme un animal, Agnès est en mal de puissance. C’est un sentiment qu’on pourrait comprendre : le désir de revanche après l’humiliation d’une vie. Néanmoins, Agnès tombe vite dans la cruauté et la barbarie. Ainsi, les crimes les plus odieux ne lui font pas peur. Le sang ne l’effraie pas. Elle est capable de mettre les mains s’il faut. Elle est aussi capable de faire durer la souffrance et la peur chez une victime malheureuse pendant très longtemps. C’est une maniaque enragée.
Agnès est souvent trop émotionnelle. Sous le coup d’une émotion forte, d’une peur ou d’un coup de sang, elle peut perdre le contrôle voire devenir hystérique. C’est à ce moment-là que les catastrophes peuvent arriver.
Son business se basant sur l’imposture et la mort, Agnès peine plus que d’autres à nouer de véritable rapports humains. En dépit de son joli sourire noirâtre, même pour ceux qui lui semble le plus proche, il n’est pas encore possible d’accéder à son intériorité. Elle ne se confie pas et est un être d’efficacité. Tout est un outil, y compris elle-même, pour le gain.


Si un jour tu te retrouves devant un gars en train de se faire agresser par deux hommes, que fais-tu?
Pour les miches en dentelle ou les emperruqués, c'est peut-être exceptionnel mais ici, c'est parfaitement habituel. Pourquoi chercher la vase ? Chacun fait sa croûte, il avait qu'à mieux tomber, ce maigre. Les deux autres aussi, ils faut qu'ils amassent.
As-tu déjà tué? Avec ma bouille, j'ai certainement pas l'air assez finaude pour ça. Mais j'ai fais ma bosse comme tout le monde. Quelques personnes mal tombées... Enfin j'ai la conscience soulagée, pas de problème.
Crois-tu aux créatures surnaturelles? A vrai dire je ne m'y intéresse pas. Ce sont des histoires qui font boire, c'est bien, c'est peut-être, peu importe.

PSEUDO: SaP. ÂGE: 20. COMMENT AS-TU TROUVE LE FORUM? J'ai suivi Oswy. DERNIER MOT?Le forum a l'air dans une période de creux, j'espère qu'il remontera vite <3 !

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Invité
Dim 3 Jan - 21:25
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Ondoyante et brune, Agnès a la pointure des sirènes de l’Île qui donnent des envies de voyage. On la trouve accoudée quelque part, le regard vif mais le corps engourdi.
Son corps râblé comme une jument s’est façonné au souffle du vent violent des côtes. Elle a les hanches charpentées, un dos large et un tas de cheveux dense, typique métissage des Caraïbes. C'est une putain qu'on peut ignorer ou confondre et qui n'a rien d'éclatant pour la plupart des hommes.
    Agnès est la fille d’Opale Jolie Hermine, une esclave noire célèbre pour s’être échappé enceinte de la plantation où elle était asservie, avoir survécu dans les bois et rejoint ses compagnons sur un rivage du Nicaragua. Une fois arrivée elle accoucha, épuisée et tremblante de rage, au fond d’une petite barque pourrie qui prenait l’eau. A Tortuga, terre d’accueil de toute la fièvre du monde, son charme féroce eu raison d’un mauvais garçon qui l’épousa, mutina un équipage et devint capitaine d’un navire au pont poisseux de sang. Opale embarqua sans se soucier de superstition et devint la putain noire la plus riche du littoral. Ses belles tresses brunes fouettaient le vent et sa soif de revanche ne se suffisait pas d’un océan. Elle devint une des figures les plus sanguinaires et les plus cruelles de la piraterie pure.

    Agnès l’accompagna. Après une petite-enfance brutale dans la rue et les chambres moites de l’île, elle rompit ses jambes aux mouvements vivants du pont d’un navire. Son corps prit la forme des remous et des roulis et son langage se façonna avec celui des prostituées et des frères de la cote. Comme une petite princesse de conte, elle restait enfermée dans une cabine et n’allait quasiment jamais dehors, sauf quand sa mère le décidait. Il n’y avait pas grand-chose à faire. Elle était comme préservée. Lors des moments un peu houleux, on la cachait sous le plancher. Opale caressait peut-être pour elle un avenir qui serait le fruit des pillages. C’était une maman manipulatrice, caressante, un peu maladroite comme avec un petit animal fragile, qui ne lui cachait pas grand-chose et lui tenait des discours sur la liberté. Le capitaine était bizarrement attendri avec elle. Il lui parlait beaucoup de sa mère. Ils dormaient tous les trois ensembles. Agnès n’était pourtant pas une poupée en robe antillaise. Rester cloîtrée la rendait dingue, comme si elle avait connu mieux. Certains jours, elle cognait de toute ses forces les parois de la cabine en beuglant des enfants de putain, salaud à cul, torche foutre que je veux qu’on m’sorte pédé d’enculé de mon cul en fleur, et d’autres poésies.
    Au terme de plusieurs années à faire mousser l’écume des cinq océans, le Saint-Quay se remplissait de biens et de victoires. Grâce à une bonne stratégie d’attaque et surtout de bonnes planques un peu partout pour disparaître à volonté dans les Caraïbes, ils prospéraient vite. Comme tout pirate, ils dépensaient immédiatement dans les plaisirs simples.

    Quand Agnès eu dix ans, il était de plus en plus difficile de la garder fermée et elle se promenait beaucoup, faisait des petits travaux entre deux aboiements maternels qui ne la concernait jamais. Le capitaine savait un peu lire et lui apprit à déchiffrer mais Agnès n’était pas une très bonne élève. Sous la pression d’Opale, elle accepta tout de même d’apprendre. Compter ses sous, c’est la liberté. Agnès apprit surtout une quantité phénoménales d’insulte et de chanson mais aussi d’histoires grivoises. Elle considérait volontiers que tout lui appartiendrait plus tard quand Opale serait morte et qu’elle serait aussi une grande boucanière. Opale lui paraissait invincible. Elle pouvait briser un homme en deux, le faire pendre sur demande, tout le monde en avait peur parce qu’elle était la femme du capitaine et que même si c’était une position interdite et détestable sur un bateau, le capitaine lui obéissait.
Agnès, encore enfant, commençait à fricoter. Sur le bateau, elle posait problème. Elle distrayait parfois dangereusement les dent-pourries. C’était son répugnant petit jeu. De plus, les diverses manipulations d’un bateau pouvaient à tout moment lui fracasser le crâne. Opale avait entreprit de lui faire apprendre à tirer et à se défendre. Tout le monde lui avait donné sa petite astuce d’égorgement. Elle s’était même trouvé un pseudonyme : « La Bouffeuse d’Âme ». Toutefois, face à un vrai truand, c’est elle qui se ferait dévorer. Opale décida de se débarrasser de cette angoisse.
Avant de rejoindre le lieu d’échange où ils pourraient troquer leurs richesses, on décida de déposer Agnès sur la terre ferme auprès d’anciens amis de galère qui tenaient maintenant une sorte d’auberge pour une clientèle sans papiers. Anéantie par la décision, humiliée et morte de trouille, la petite alternait des heures mutiques et des crises de hurlements et de malédictions. Elle fut livrée avec une somme qui aurait convaincu n’importe qui. Les terrestres devaient la garder jusqu’à ce qu’elle ait l’âge de mener sa propre vie et de choisir ce qu’elle en ferait. Opale ne pouvait pas lui écrire mais lui enverrait ou garderait pour elle des choses chères et intéressantes. Elle s’en sépara avec froideur pour ne pas se déchirer l’âme, soulagée de ne plus avoir à protéger quelque chose d’aussi petit dans un endroit si peu approprié. Malgré la douleur de la séparation, peut-être aussi qu’il était bon de ne plus voir un visage qui en rappelle un autre.

    Bouffée par la frustration, Agnès s’ajouta au groupe d’enfants des propriétaires Laine et Martha, ils en avaient huit. Son adolescence se déroula dans cette petite baraque glauque qui voyait défiler toute la semaine des gueules atroces. Ce n’était ni tout à fait une maison de passe ni tout à fait une auberge mais quelque chose comme un bar pour les marins. Agnès s’y est ennuyé à crever. Plusieurs fois elle a voulu partir, suivre des marins édentés qui pourrait la transporter ailleurs. Parfois elle songeait à retrouver sa famille mais il restait en elle une honte et une profonde colère, une disgrâce qu’elle ne voulait pas pardonner. Elle s’est toutefois contenté de grandir. Son tempérament était infect mais adapté à la clientèle. Agnès travaillait pour ses bienfaiteurs. Martha était douce avec elle et lui caressait les cheveux certains soirs sans rien dire, juste pour partager ses émotions. Petit à petit, Agnès n’eut pas d’autre choix que d’envisager sa nouvelle vie ici. Peut-être épouserait elle l’aîné, Irvin, et qu’ensemble ils tiendraient la boutique. Ce destin dépressif semblait moelleux et facile, elle s’y résigna sans jamais vraiment cesser de regarder ailleurs.
    Opale Belle Hermine devenait une créature marine, redoutée et insaisissable comme le serpent de mer. Après la mort subite de son compagnon, elle était maître de sa petite flotte. Sa barbarie dépassa les seules limites du navire pour étendre sa réputation jusqu’à un point reculé des terres et des îles. Sa tête monta dans les avis de recherche et tout pêcheur qui serait capable de la ramener à la potence serait bientôt assuré de la richesse. Opale était à la tête de sept navires et sa menace s’ajouta à celles des autres tricornes fameux des Caraïbes. Elle avait la réputation d’être insaisissable comme la fumée, comme si son corps se dérobait lâchement. Le problème commercial qu’elle représentait pour la cote acheva d’en faire quelqu’un de très recherché.
    Quand Agnès eut quinze ans, un homme très grand avec le regard gris comme la glace et un profil de tigre vint à l’auberge tout spécialement pour elle. Il avait la dégaine de ceux qui viennent ici mais il semblait l’avoir beaucoup cherché et il lui parla avec un accent pincé et bizarre. Il n’avait pas trop besoin de lui expliquer pour qu’elle comprenne qu’il était un chasseur de tête, de ceux qui en ont fait un métier et qui sillonne la mer à la recherche de célébrité. Agnès avait son petit secret. Elle refusa de lui donner par loyauté mais aussi parce que le mercenaire avait une sauvagerie sous son manteau de velours qui était excitante. Comme ils avaient toute la nuit, ils purent mener un interrogatoire où elle nia être qui elle était et où elle heurta plusieurs meubles, perdit même quelques dents, se prit plus de gifles que jamais. Finalement, elle lui révéla enfin où sa mère lui avait promis qu’elles pourraient se retrouver. Il s’en alla à l’aube et la laissa au fond de la culpabilité tandis ce qu’il retrouvait la baie où Opale cachait ses navires.

    Deux mois plus tard, la mort brutale de sa mère lui fut annoncé par un drôle de rescapé. Le destin exceptionnelle de sa mère s'arrêtait là et serait vite oublié par tous. Oswald avait connu une victoire presque facile mais beaucoup de membres de l’équipage avait réchappés à son attaque, aidés par l’aspect escarpé et sinueux de la baie. L’un d’eux, Jack Cade, avait trouvé la route jusqu’à l’auberge où vivait Agnès et il n’y était pas le bienvenu.
    Comme tout capitaine, même les plus faillibles, Opale était soupçonnée par son équipage de garder une grosse part des butins pour elle, planqué. C’était une histoire un peu rocambolesque et impossible à attester qui donnait lieu à l’époque à de superbes histoires sur la capitaine qui met des joyaux dans son cul. N’empêche, une des théories voulait qu’en tant que femme sentimentale et que mère protectrice, Opale aurait livré le secret de son trésor à sa fille. Jack Cade y croyait et venait récupérer l’information. Il embarqua Agnès pendant la nuit car elle lui avait assuré savoir où était le butin. Il jouissait de lui avoir fait peur.
Cade n’avait pas de bateau. Il en vola un. C’était un ingénieux. Ils voyagèrent sur un petit rafiot rapide et maniable. Son équipage était entièrement composé de survivant du Saint-Quay. Même si c’était effrayant, Agnès était excitée. La vie redevenait dangereuse et instable. Elle assista à de nombreuses atrocités et en tira quelques leçons, parfois à ses dépens. Jack Cade aimait la terroriser. Pour lui, elle poussait d’adorables petits cris de poule. Ils étaient comme du même peuple, leur manière et leurs références étaient les mêmes. Elle se souvenait delui, de son enfance. Son petit charme d’enfant opérait tandis ce qu’elle les conduisait vers un point de la carte au pif.
    Les chasseurs de primes restaient à leur trousse car un sacré prix concernait le brave citoyen qui anéantirait toute cette flotte de mécréant.
 Ils ne se sentirent pas immédiatement suivis mais après cinq jours à flot, ils réalisèrent qu’un autre petit bateau apparaissait souvent à tribord. Ce fut la panique. Ils tentèrent de prendre le large pour disparaître mais furent rattrapé en quelques heures.  Ce vieil Oswald les attendait de pied ferme, alerté par le bateau volé. Il leur demanda de se rendre mais ils refusèrent. Un membre d’équipage eut le réflexe de jeter Agnès sous le pont le temps que la castagne ait lieu. Pas pour la sauver, mais pour ne pas perdre le secret du trésor. D’en bas, elle entendit les corps tomber comme des boulets, ça criait et dans la nuit, on n’y voyait presque rien. Elle ne savait pas trop dire qui avait le dessus. Maladroitement, elle remonta les marches en se prenant toute les poutres dans la face à cause des ballotements. Quand elle sorti la tête par la trappe centrale, il ne lui restait plus beaucoup de compagnons en vie mais tout contre le bastingage elle devinait la silhouette de son Jack qui étranglait Oswald avec une corde tandis ce que leurs pistolets avaient glissés plus loin. Les autres hommes continuaient de se défendre. Si Jack mourrait, la victoire des chasseurs seraient imminente. Agnès ramassa une hache d’abordage sans trop savoir quoi en faire et resta encore un peu caché, accroupie. Elle regardait Oswald changer de couleur, agiter les jambes comme un pantin qu’on secoue et se défendre encore, les mains serrées contre son cou. Peut-être un peu avant de perdre connaissance, il la vit et son regard était une promesse. Agnès approcha comme un chat et vint abattre son jouet entre les deux hémisphères du crâne de Jack qui s’écroula d’un coup. Le sang et la cervelle lui éclaboussèrent tout le buste et le visage. Les chasseurs n’eurent alors presqu’aucune peine à reprendre le dessus. Tous les anciens compagnons d’Opale encore vifs furent pendus le soir même, sur leur bateau en ruine. Agnès se souvint très bien des mouvements de leurs pieds, c’était un grand moment. Elle aimait bien voir des hommes s’étrangler, il y avait un sentiment de puissance.  
    Oswald était reconnaissant et parfaitement droit. C’en était presque un peu méprisable. Les hanches d’Agnès s’élargissaient pour laisser la place à un ventre rond. Quand il remarqua son abdomen de femme enceinte, il eut peut-être un peu d’attendrissement, d’autant qu’il faisait un père probable. Mais ces considérations n’ont pas trop d’importance dans ce genre de monde. Agnès ne semblait pas se préoccuper beaucoup de sa grossesse. Toutefois elle était beaucoup malade. Quand ils débarquèrent à Port-Royal pour chercher sa récompense, elle se tenait le ventre et marchait avec une canne. Oswald lui remit la part de la récompense qu’il lui avait promis. Ils se quittèrent ici.

    Avec son argent, elle prit une chambre. La ville était immense, grouillante, quelque part entre la base militaire et la jolie croisette. Agnès accoucha là-bas, aidé d’une voisine. Elle ne succomba pas, déterminée à continuer d’exister dans ce monde poisseux. L’enfant était minuscule. Comme elle avait encore sa petite fortune, elle dépensa sans faire attention pour boire, s’habiller, manger, abondamment pendant des semaines jusqu’à n’avoir plus rien.
Ne pouvant plus se reposer sur son avoir, elle se mit à travailler dans des maisons mais il ne fallait surtout pas trop qu’elle parle parce que sa langue ne savait former que des grossièretés. Comme elle avait une belle tête, on l’acceptait dans les intérieurs. Pendant longtemps, elle bossait en cuisine chez une famille de nobles européens. C’était assez confortable. Ça n’avait rien à voir avec le travail de l’auberge. Les jolies filles de ses maîtres avaient besoin d’elle pour leurs cheveux, pour leur literie, pour ce genre de connerie. Elle faisait tout mais se sentait chaque fois humiliée par leur délicatesse. Elle détestait leur peau lunaire, leurs cheveux de soie, leurs dents de perles et leurs manières de succube dans du satin blanc. Leur cul bordé de nouilles, c’était la pire chose sur terre.
    Un été, certaines épidémies fouettaient tellement la ville que son enfant failli mourir. C’était beaucoup trop de préoccupation et de perte, elle n’avait plus beaucoup pour payer la chambre et se nourrir à deux devenait compliqué. Quand elle n’eut plus à lui donner le sein, elle prit une décision. Avant que la petite chose soit en âge de réagir, elle décida de perpétuer la tradition et de l’abandonner à une institution religieuse. Une sœur la vit mais ne dit rien, songeant probablement à une prostituée. Avant de partir, Agnès demanda au Christ un bel avenir pour son bébé.
 Elle travailla chez ses maîtres des années sans parvenir à se marier avec un domestique d’une meilleure situation. Dommage, car la tradition voulait qu’ils partagent pour la noce le lit des maîtres. Agnès partagea un peu avec le maître tout de même. Mais aussi avec la jolie jeune fille qui se maria avec un beau Commandeur après. C’était une consolation, elle aimait s’imaginer quelle souillait la blancheur de ses oies avec ses mains de pirate. Agnès n’avait pas la mélancolie de l’océan, mais sur la terre quelque chose ne lui permettait pas d’être heureuse. L’ordre de ce monde semblait l’exclure.
 Un majordome la soupçonnait de voler et la prit un jour sur le fait. Agnès l’égorgea avant qu’il puisse sortir avec un couteau à papier. Ce geste réveilla chez elle quelque chose d’ancien et de naturel. Elle cacha son corps sous des briques dans la cave. Quelques semaines après, elle fut malgré tout renvoyé. Toutes les filles étant mariées, on avait plus besoin de ses services. Elle fit ses bagages sans trop savoir où elle irait. Tragiquement, après qu’elle ait quitté les lieux, la maison fut dévorée par un incendie qui partit de la cave où était stocké le charbon. Le couple de maître périt ainsi que plusieurs domestiques.

    Agnès quitta Port-Réal pour un temps grâce à un navire marchand qui acceptait de transporter des passagers. Son destin tournait un peu autour du pot depuis un moment mais ça y est : elle se fit prostituée à Charles-Town. D’abord sur les allées, elle eut quelques rentes et pas mal de mésaventures. Quelques mois plus tard, comme son travail était illégal et réprouvé, elle réussit à entrer dans une maison close correcte de la ville. Là-bas, elle demeura pendant plusieurs années et elle fit sa fortune. C’était une putain sans conséquence, vite baisée et vite oubliée. La tenancière prélevait une énorme partie de ses revenus. Elle lui apprit à être désirable pour tous les hommes de la belle société. Ne pas parler, faire les beaux yeux. Agnès était folle de ce jeu, elle se sentait comme un démon. Les beaux messieurs du gouvernement murmuraient contre son ventre, comme des enfants, que sa culotte rachetait tous les sacrifices… Il y avait beaucoup de violence et de rivalité dans cette maison de poupées. Agnès aurait aimé avoir sa propre maison.
 Plusieurs filles moururent un hiver. Sur certaines, on ne trouvait aucune trace de rien. On les découvrait simplement étendues, livides et rigides comme intoxiquées, une perle de sang coagulée entre les deux seins. Après une enquête acharnée, la tenancière se tira une balle dans le crâne ce qui la désigna comme coupable. Elle avait même eu la délicatesse d’écrire une lettre pour expliquer son geste, accompagné de l’aiguillon très fin qu’elle enfonçait dans le cœur de ses filles. Agnès se souvient avec délice de son supplice, de sa main tremblante, de sa terreur de vieille femme et de l’argent qu’elle lui donna avec toute la servilité et le respect qu’elle lui avait toujours dû. C’était mérité…il n’avait pas été simple de voler ce pistolet à un soldat.
 Agnès fut mis dehors avec les autres et s’échappa avant d’être transféré comme une truie dans une autre maison close. Ces évènements éprouvants et traumatisants méritaient bien des vacances pour chacune de ces pauvres filles survivantes. Avant de quitter la ville, enturbannée de crêpe noire, elle déposa un nouveau bébé tout frais sur les marches du baptistère. Les techniques de vieille putain ne fonctionnent pas à chaque fois.

    Avec l’argent et les bijoux elle s’offrit le voyage. A présent, elle n’avait plus personne, mais une belle bourse à dépenser parcimonieusement.
 Sur un navire de belle ligne, elle se laisse conduire vers le bout de terre le plus fructueux. Sa connaissance des îles et des activités l’aide à appréhender le monde selon son aspect pratique. Discrètement et sans compagnon, elle rôde sur les quais et dans les auberges chaudes à la recherche d’or et d’homme.



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Faye M. Read
Dim 3 Jan - 23:57
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Administratrice pirate
Date d'inscription : 16/03/2015
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Belle demoiselle :23: Bienvenue sur le forum ! Si tu as des questions n'hésites pas à me contacter, les autres membres du staff sont légèrement morts en ce moment :9:
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Lun 4 Jan - 12:24
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Bienvenue noble dame. J'ose espérer que nos chemins se croiseront.
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Lun 4 Jan - 21:58
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Hey hey ! Bienvenue ma belle ! ♥ Au final, je ne suis pas encore validé mais ne t'en fais pas, ça ne saurait tarder (du moins, dans l'espoir que ma fiche soit convenable u_u) ! Je frétille d'impatience à lire la fiche de cette nouvelle petite sauvageonne. Je sens que les RP's avec elle vont sentir bon la fleur des îles, la pisse et l'anxiété. Tout ce que j'aime. Dépêches-toi, je meurs déjà à l'idée de RP avec toi, mon ange !
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Mar 5 Jan - 18:22
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Oh des nouveaux :17: :17: T'inquiètes pas on n'est pas tous morts :1:
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Mer 6 Jan - 8:35
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Bienvenue nouvelle recrue :6: :5:
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Dim 10 Jan - 11:02
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Bienvenue miss :21:
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Lun 11 Jan - 0:04
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Bienvenue parmi nous Agnès !
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Sam 23 Jan - 16:33
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Avec un grand retard, merci à tous !
Je suis désolée de cet énorme délai. J'ai eu une surcharge de travail et j'avais un peu oublié Agnès. Grâce à Ozzie, je me suis remis au travail et voici ma biographie ! Je ne compte plus la retoucher, je vous la livre telle quelle. J'espère que malgré les fautes que j'ai oublié, la lenteur et la longueur du truc, ça vous plaira. Je m'occupe des deux blocs de tempéraments aujourd'hui ou demain.
A bientôt et merci !

Ozzette, j'espère aussi que les parties où tu interviens te plairont un peu. Désolé pour tout le bazar.
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Sam 23 Jan - 17:19
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Je suis vraiment contente de lire ton histoire, c'est un joli travail ! :26: :25:
Par contre, tu n'as indiqué les 5 qualités de ton personnage un peu plus haut :42:
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Sam 23 Jan - 18:11
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Oui, j'ai dis que je m'occupais des deux blocs de caractère aujourd'hui ou demain <3 je n'ai pas fini, je donnais juste des nouvelles et remerciais mon monde.

Mais merci beaucoup <3
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Invité
Sam 23 Jan - 18:18
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Oh d'accord, pas de soucis miss, je n'avais pas compris ça, et vu que tu avais posté ton histoire entièrement, je pensais que tu avais oublié ! Excuse-moi :25:
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Invité
Dim 24 Jan - 23:07
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Invité
Ma fiche est maintenant définitivement terminée ! Excusez moi encore pour le retard, je vous souhaite une bonne lecture et j'espère que nous nous retrouverons tous bientôt sur le forum !
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Invité
Lun 25 Jan - 10:17
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Bienvenue!

Ton histoire est vraiment chouette !! :6:  Amuse toi bien ici parmi nous !!
Pour le groupe, je pense que le Pavillon Noir correspond plus au caractère et à l'histoire de ton personnage mais si il faut changer, n'hésite pas à me le dire !!

Tu intègres le Pavillon Noir.
Tu vas maintenant pouvoir recenser ton avatar dans le bottin !
A partir de maintenant tu vas aussi pouvoir te créer un cercle social et commencer ton histoire en créant ta fiche de liens (les rps seront dans le même post).
Tu vas aussi devoir demander ton rang à cet endroit! La description de chaque rang disponible est rédigée dans ce sujet. Tu dois aussi choisir ton équipage. C'est important pour ton personnage!
Si tu es amené à être absent(e), tu pourras nous prévenir en postant un sujet dans cette partie.
Bon jeu !

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Invité
Lun 25 Jan - 13:07
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Il était temps, petit traînée ! èé Aller, je commencerai notre RP bientôt, chou ♥ Encore bienvenue !
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