Port Royal ; Bar des bas fonds :« Vous cherchez Harlow Montgomery ? Pourquoi ? Je connais bien une Harlow, mais… C’est une petite rousse qui vient de temps en temps dans ce bar. Je vois pas ce que vous ferez d’elle, elle est trop sauvageonne. J’ai cru que c’était une putain au début, c’te gamine, même si elle avait un pantalon d’homme. Elle l’avait pas l’air costaude alors je me suis dit ‘sois finot, récupères-toi un pourcentage sur ce que touche la petite et en échange tu la laisse crécher dans une de tes piaules’ Ca valait le coup comme deal, hein ? Ni une ni deux que j’lui ai proposé. Je peux vous dire que je m’en rappelle ! J’ai bien cru qu’elle allait m’arracher la main avec les dents. Ou pire, si vous voyez ce que je veux dire ! Ah ah. Sur ce coup là, elle nous a mis sur le cul, moi et les gars du bar. On en voit pas souvent des donzelles par ici faut dire, alors une comme ça... Vous comprenez, si on l’avait pas vu me menacer avec son couteau… Ben on aurait pu croire qu’elle était une aristo, une qui pète dans la dentelle. Elle a un visage délicat de petite princesse londonienne prétentieuse même si je dois dire que j’en ai pas vu beaucoup des princesses, la taille et la démarche d’une pucelle, elle aurait simplement pu s’être perdue ou se chercher un boulot. Non parce que se vendre quand on est pas déflorer, ça rapporte. Vous auriez pas une cousine ou une sœur que ça tenterait ? Je peux aider, je toucherais qu’une petite petite part ! Non ? Tampis. Pour en revenir à elle, elle était pas perdu la gamine. Ca, on l’a vite compris quand on l’a vu partir avec une bouteille de rhum et un matelot de passage ! Il jubilait le jeunot.»
« Des fois, on oublie que c’est une femme. Surtout après son troisième cigare de la soirée.»
« Je crois qu’elle est pirate. En tout cas, elle voyage beaucoup et elle raconte les histoires comme personne. Dommage qu’elle parle de repartir bientôt : on s’amuse bien avec elle. »
« Je connais sa mère. C’est elle qu’à fait les vêtements de mes gosses. La petite famille est arrive il y a un dizaine d’année, j’crois. Le père est pêcheur. La mère, elle fait ce qu’elle peut quoi. Ah la pauvre…Elle a les cheveux blancs tellement qu’elle se fait de soucie pour sa fille. Comprenez une gamine chez les marins, c’est pas ce que veulent les parents. Elle la voyait déjà marié elle… Avec un fils de marchand à Londres, il parait. C’est de là qu’ils viennent, et ils avaient réussit à dégoter un gars pauvre pour se marier avec elle qui s’est enrichie après. Cette chance de cocue. Mais vu la réputation qu’a Harlow, faut croire que c’est pas pour tout de suite. Et puis elle dit qu’elle croit pas en l’amour et tout ça…Foutaise, elle peut pas passer toute sa vie toute seule quand même ! C’est juste pour faire sa prétentieuse. »
Île de la Tortue ; Taverne :« Oh, Harlow ! La Tornade Rousse. C’est comme ça qu’on l’appelle parce qu’elle est spontanée et qu’elle retourne une pièce rien qu’avec un regard. Mais seulement lorsqu’elle n’est pas là : elle aime pas les surnoms, vous voyez. Elle dit que c’est réducteur. J’sais pas trop ce que ça veut dire. Alors qu’elle si. Elle vante toujours qu’un vieux lui a appris à lire et écrire. Un moine ! Ah s’il la voyait maintenant, il regretterait ! »
« Montgomery, c’est une sacrée menteuse. Jamais deux fois la même histoire, j’peux pas croire qu’elle est vécut tout ça. Mais elle illumine la taverne avec ces sourires, mieux que ceux des prostituées. Peut-être parce qu’elle, c’est un vrai sourire. Un sourire passionné qui dit qu’elle aime la vie. Je sais pas moi. Je suis qu’un mousse. J’ai pas encore eu le courage de l’aborder. »
« Un corset, des cheveux roux et des talons qui claquent. C’est ça, Montgomery ! »
« Elle n’est pas plus capitaine que moi c’te gamine, mais qu’est-ce qu’elle a comme culot. Elle nous fait hurler de rire quand elle parle avec ses faux culs de Corsaire. Ah, je peux vous dire que ça doit défiler dans son lit à cette donzelle. Mais lui dites pas ! Nous la dernière fois qu’on lui a fait une remarque, on s’est fait rembarrer quelque chose… ‘‘ La donzelle, elle fait ce qu’elle veut et puis, bande d’abrutis galeux, moi je n’ai pas besoin d’aller voir chez les putains’’. Ca nous aura au moins appris à ne pas l’énerver. »
« Y’a rien de pire qu’une Harlow qui a décidé de se venger, je l’ai vu ! Elle a récupéré le fric que lui devait un mec qui l’avait arnaquer en deux trois coups de mousquets. Mais je l’aime bien, elle m’a déjà aidé et m’a dit qu’elle me trouvait jolie. Jolie, c’est quand même quelque chose. Les hommes nous disent jamais qu’on est jolie, vous savez... Enfin ils le disent pas comme ça. Je crois qu’elle aussi m’aime bien, même si je suis une prostituée. Elle, elle sait que c’est dur et qu’on a pas toutes choisis ça ! Sa vie non plus a pas été facile, c’est peut-être pour ça. Elle vient des vieux quartiers de pécheurs de Londres, elle puait la misère comme elle dit. Et puis elle, au moins, elle sait se faire respecter par ses salauds de pirate même si elle doit crier. Si la petite avait besoin d’aide, parole de putain, j’irai l’aider.»
Île de la Tortue ; Port : « Harlow… Harlow… Ouaip, je me souviens bien d’elle. J’ai passée une nuit avec elle contre un voyage jusqu’ici. Je pensais que c’était un bon marché, elle coutait moins chère qu’une putain mais…Je crois bien que je me suis fait roulé parce qu’elle est partit avec ma cassette. C’est bien une pirate, cette fille. Si vous la voyez, vous lui dite que j’ai un compte à régler avec elle. »
« Elle est belle, je peux pas le nier. Sur notre belle Evangély, elle a un peu roulé des fesses pour se faire accepter. C’est une femme et normalement ça porte malheur. Mais avoir ce bout de femme, c’est tout le contraire. Elle veut tellement se faire accepter qu’elle en fait plus qu’un homme. Y’a que le Capitaine pour par être content, évidement. Quelqu’un qui lui tient tête, ça fait désordre. Mais des fois, elle a des coup de mou on dirait… Elle s’arrête sur la proue et regarde l’océan comme si elle essayait de voir de l’autre côté. Ou alors elle regarde le ciel la nuit, comme si elle voulait y aller. C’est dans ces moments qu’elle est la plus mignonne, mais c’est aussi dans ceux-là qu’on a envie de la laisser tranquille.»
« Ah les sales tours qu’elle a joué aux soldats anglais. J’en ris encore. Elle va finir sur la potence, cette gamine. »
Cuba ; Port : « Moi, je n’aime pas trop cette fille même si je la connais que de loin. Elle s’entend bien avec l’équipage, bois comme un homme, fume comme un homme. Elle tient même la barre comme un homme, mais montrez-lui un sac d’or et elle va partager. Une femme pirate qui n’est pas une michetonneuse, c’est louche, vous trouvez pas ? Et puis, elle n’essaye même pas d’être discrète en cachant sa crinière rousse sous un tricorne ou cachant qu’elle est une femme. »
« Harlow la Rousse, c’est une petite sauvage. Une douce sauvage, en vrai. Je sais pas si vous me comprenez… Elle est capable d’être une enfant prête à marier au milieu d’un bar d’ivrogne et l’instant d’après l’égale d’un marin hurlant qu’elle n’a besoin de personne pour se débrouiller aux milieux d’un flot d’injures. Et c’est un bon pirate. Elle se bat pour la liberté, vous voyez. Même si des fois, je la comprends pas bien.. »
« Si elle s’est fait engagée dans la Colombe, c’est un peu par hasard. Elle pourrait déguerpir à n’importe quel moment, si ça lui chante. J’oserai jamais faire ça, moi ! Faut croire qu’elle est pas très loyale… »
« Moi ? Non, mon amiral. Je ne connais pas cette fille. Je ne fréquente pas les pirates, moi, monsieur. Ce n’est pas… ça ne se fait pas quand on est marins dans un bateau royal, je ne ferais jamais ça monsieur ! Non, monsieur l’amiral ! »