ET UNE BOUTEILLE DE RHUM
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Le calme avant la tempête ▬ Owen & Thomas

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Jeu 16 Avr - 19:55
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Le calme avant la tempête
Owen & Thomas
Du sable fin, une mer chaude et turquoise, l’ombre de quelques cocotiers. C’est dans ce paysage de carte postale que paresse notre personnage, une bouteille de rhum local à la main. Un peu cliché dites-vous ? C’est tout Thomas ! Epicurien qui profite de la vie à fond, surtout que ces moments de tranquillité à terre sont rares.
Avec son poste sur le navire, Thomas a quand même beaucoup de responsabilités. Alors oui, c’est vrai, ça date pas d’hier, il commence à être habitué et l’équipage le respecte donc tout se passe pour le mieux. La plupart du temps. Mais quand même, il n’a pas une minute à lui sur le bateau ! Et pourtant, il aime bien avoir quelques moments solitaires parfois.

Voici donc notre pirate qui somnole sur la plage contre un tronc d’arbre, son couvre-chef sur les yeux et les orteils au soleil. Il a passé la nuit à la taverne en belle compagnie bien sûr, avec bon nombre des hommes de son équipage. Le capitaine ne s’est pas joint à la fête, malgré les incitations de son bras-droit et ami. Difficile de le décoincer !
Ce matin de bonne heure, il l’a accompagné pour faire le plein de vivres et de boissons car ils reprennent la mer un peu plus tard dans la journée. Cette escale a été fructueuse. Une bonne piste que voilà ! Mais chut !... Rien n’a été dévoilé pour l’instant car les forbans ont la langue bien pendue et à terre, les informations se répandent à une vitesse éclair. Le capitaine annoncera donc à l’équipage le butin en vue lorsqu’ils seront au large.

En attendant, il reste à Thomas quelques heures de flemmardise à exploiter. Et sur l’île de la Tortue, les plages sont l’endroit idéal pour lézarder. Après tout, il n’y a pas grandes attractions ici à part les buvoirs et quelques commerces douteux. Et Thomas a déjà bien profité des femmes et de la nourriture – qui est bien plus goûteuse et abondante lors des escales qu’en mer, où les rations sont nécessairement réduites et moins bien cuisinées, malgré tout le talent du coq.
Avec la chaleur qui règne, le jeune homme pourrait alors être tenté de se baigner. D’ailleurs, d’autres ne s’en privent pas ! Mais c’est pas trop sa tasse de rhum à notre flibustier. Un plouf de temps en temps, bien sûr. Mais à cet instant, il préfère rester posé, à siroter son alcool, avec sa chemise ouverte dévoilant son torse.
Le liquide coule dans sa gorge avec un gout sucré caractéristique et apprécié. Le silence s’apprécie lui-aussi. Mais il est de courte durée...
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Dim 19 Avr - 19:31
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Le calme avant la tempête
thomas&owen

 
   
Non loin de là, après une longue nuit arrosée, Alexander Merton tituba en arrière, trébuchant dans le sable sous les rires gras et sarcastiques de cinq hommes qui l’entourèrent, l’un d’eux balança son pied dans ses côtes pour lui arracher un cri douloureux alors qu’il se tortillait dans le sable pour tenter de fuir, les grains de sable se mêlant à sa chevelure collante de sueur et emmêlée. La bouche pâteuse, l’adolescent tenta de se défendre alors qu’on venait de le saisir au col pour le forcer à se relever. L’homme en devenir fut alors poussé en arrière tandis que celui qui semblait mener le petit groupe de bagarreurs eut un grognement étrange, dans une mimique inquiétante, en articulant :

« Bats-toi gamin. »

Le jeune homme les regarda, l’air inquiet, affolé, cherchant de l’aide du regard, sans la trouver au premier abord. Il essuya le sang qui gênait le bord de ses lèvres d’un revers en les regardant, il n’était pas assez idiot pour penser qu’il pouvait les raisonner mais il n’avait jamais été aussi bon combattant que son père. Un père dont il aurait apprécié la raison en cet instant, oui, l’enfant était ingrat mais y avait-il une enfance qui ne le soit pas ? Puisqu’il ne bougeait pas, celui qui avait visiblement été insultés fit un geste à ses compagnons. Deux hommes s’avancèrent pour prendre chacun un de ses bras et le tenir fermement, finit de fuir.
L’homme sourit en voyant la peur se peindre sur le visage de sa victime dont il s’approcha en serrant le poing, un poing qu’il leva en observant le garçon qui s’apprêtait à recevoir une sacrée correction.


⚔ ⚓ ♛ ⚓ ⚔


Un homme avait assisté à la scène, reconnaissant l’enfant, sachant ne pas faire le poids face aux lâches qui s’y étaient pris à cinq contre un adolescent et étant lui-même trop lâche pour s’en mêler directement, s’était élancé vers le bureau que tenait l’amiral Merton. Il n’eut toutefois pas à aller jusque-là puisque l’Amiral en question était dans la cour, en conversation avec ce qui semblait être un richissime et important marchand. L’homme malgré l’entrevue qui était sans doute importante n’hésita pas à les interrompre, il savait qu’il risquait bien plus à garder pour lui ce qu’il venait de voir. Il s’avança donc, inclina le torse en déclarant :

« Pardonnez-moi Amiral, croyez bien que je ne vous aurais jamais interrompu si ce n’était pas important. Votre fils est en mauvaise posture sur la plage, aux prises avec cinq hommes. »

Owen Merton s’était figé, serrant sa cravache entre ses doigts dans un geste nerveux. Il regarda le marchand avant de prendre congé de lui pour s’élancer, ses bottes claquèrent le sol des rues de la ville afin qu’il parvienne à la plage, l’œil vif et affolé…

   
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Mar 21 Avr - 15:37
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Thomas finit par ouvrir un œil. Il y avait de l’agitation sur la plage. Sûrement encore des bois-sans-soif trop emplis de boisson de la veille qui se cherchent querelle, pensa-t-il. Mais son intérêt pour la scène fut rapidement réactivé par le manque de réaction de l’apparente victime. Il remarqua alors que le jeune homme agressé sortait tout juste de l’enfance. Un gaillard de même pas 18 ans à première vue. Et qui n’esquissait pas le moindre geste pour se défendre. Aucune répartie face à ses cinq détracteurs.
Notre paresseux pirate observa un peu plus attentivement ce qui se passait pendant une ou deux minutes. Le jeune garçon semblait terrifié. Il tentait de fuir mais avait visiblement été rattrapé. Il aurait sans doute voulu se battre, mais il n’avait pas la carrure d’un combattant ; son corps était encore en pleine transformation pour devenir celui d’un homme. Il se laissait donc frappé, piétiné, poussé, mis à terre sans ménagement. Les agresseurs mécontents semblaient prendre bien du plaisir à torturer leur proie à petit feu. Le garçonnet était à présent maintenu par deux d’entre eux et était sur le point d’être passé à tabac.

Finalement, le quartier-maître du Lys Noir se leva et s’étira. Il ne prit le temps ni de remettre ses bottes, ni de reboutonner sa chemise. C’est débraillé et porteur d’un sourire espiègle sur le visage qu’il s’avança vers le petit groupe. A aucun moment Thomas ne s’était interrogé sur les raisons de l’esclandre. Ça ne l’intéressait pas le moins du monde ! Pourquoi aurait-il voulu savoir ce qui avait poussé ces gars à s’acharner contre un môme.
Peut-être même que ce gamin méritait une telle correction, qui sait. Mais si Thomas avait décidé d’intervenir, ce n’était pas pour le sauver. Il n’était pas très altruiste dans l’âme et pour lui, chacun devait assumer ses actes et suivre son propre chemin, affronter ses propres obstacles. Néanmoins, il avait horreur des lâches. Et ces mecs-là étaient à cinq contre un. Fallait être sacrément peureux pour ne pas oser faire face à ce garçon en tête-à-tête.

A quelques mètres, le pirate s’immobilisa et siffla. Un sifflement qui eut pour effet de stopper net le bougre, alors que celui-ci s’apprêtait à abattre son poing.

« Qu’est-ce qu’il nous veut celui-là ?! beugla-t-il avec amertume.

- J’ai entendu tout à l’heure que tu voulais te battre. Ça tombe bien, j’ai moi aussi les poings qui me démangent, répliqua Thomas avec un sourire avide.

- Dégage ! C’est une affaire avec ce môme. »

L’aimable personnage lui tourna carrément le dos. Décidément, en plus d’être lâche, ce type est profondément stupide ! pensa Thomas. Une des plus importantes règles de survie dans ce monde violent et sans pitié est de ne jamais tourner le dos à un adversaire. Tout le monde le sait. Et Thomas avait était très explicite quant à ses envies de baston, non ?

Il s’interposa habilement entre l’agresseur et le jeune garçon et avant que l’imbécile n’ait eu le temps de porter le moindre coup, notre pirate lui envoya une belle droite dans l’abdomen. Ce fut assez pour le plier en deux, le temps de s’occuper des autres lascars qui se ruaient sur lui.
Deux d'entre eux avaient dégainé leur sabre. Pas le temps pour Thomas d'en faire de même. Toutefois, ses opposants étaient bien avinés et donc de piètres adversaires. Il évita une estoque grossière et déséquilibra l'attaquant qui partit s'affaisser mollement dans le sabre. Il en assomma un autre. Fidèle à son indécrottable témérité, Thomas s'était lancé dans le combat avec un plaisir évident et une assurance démesurée.
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Sam 25 Avr - 15:25
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Le calme avant la tempête
thomas&owen

 
   
L'Amiral Merton était toujours d'une apparence calme et impénétrable, mais alors qu'il courrait dans les rues menant à la berge, il n'était lus le même homme. En effet, Owen Merton était méconnaissable, impossible presque de le reconnaître. Courant à toute allure, le regard fou, l'inquiétude gravée sur son visage, il ne tarda pas à arriver.
Fort heureusement, un inconnu était visiblement déjà intervenu, cela n'empêcha pas notre homme de se jeter dans la bagarre en cours, chassant le premier d'un puissant coup de cravache qui heurta la joue de l'homme plus puissamment que le tonnerre et le fit s'effondrer.
On ne touche pas à l'enfant d'un homme, du moins, jamais impunément et la brute la seconde brute qui se jeta sur lui le regretta quand l'amiral le fit chuter à terre en faisant fléchir son genou, car aussitôt que sa tête eut légèrement rebondi dans le sable, il ne parvint pas à se relever, maintenu d'une main de fer sur son torse contre le sol sableux. Son regard croisa celui plus froid que la mort du soldat gradé avant que celui-ci n'abatte son poing sur son visage à plusieurs reprise.

Ce fut rapide, mais violent, sans que cela ne choque l'amiral qui avait l'habitude de se battre et qui surtout était bien trop furieux pour s'inquiéter des sanctions disciplinaires plus habituelles. Il s'avança vers son fils qui n'avait tris fois rien mais semblait secouer. Père et fils n'échangèrent que quelques mots avant que l'homme ne lui demande de rentrer au moins le temps de dessaouler et ne demande à l'homme qui avait été jusque là sur ses talons d'y veiller.
L'adolescent entre de bonnes mains, Owen passa une main sur son visage, exaspéré par le comportement de son fils aîné qui semblait refuser de saisir la chance qui lui était offerte. Soupirant, il secoua la tête et se tourna vers quelqu'un dont il ne connaissait rien mais à qui il devait sans doute la vie de la seule chose qu'il lui restait de sa regrettée épouse.
Il s'avança vers lui en lui tendant la main sa cravache sous le bras par habitude.

« Merci Monsieur, je crois vous devoir une fière chandelle dans cette affaire. »

Son ton était calme et sa gratitude sincère, comme celle de tout père devant la personne ayant sauver son enfant.

   
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Sam 25 Avr - 20:04
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Soudainement, un homme s’est jeté dans la mêlée. Pour tout avouer, Thomas était bien trop concentré sur l’affrontement et ne l’avait pas vu arriver en courant comme un fou sur la plage.
Alors que le nouveau venu s’occupait des deux derniers lascars, Thomas se retrouva nez à nez avec le leader qui avait fini par se remettre de son coup au bide. Quelques coups échangés eurent raison de ce piètre combattant.

Notre pirate aperçut alors l’inconnu en train de défigurer un des gars à terre. C’était apparemment des coups de colère. Il semblait furieux, hors de lui. Et d’ailleurs Thomas, en détaillant l’homme, remarqua son uniforme. Bien qu’il ait appris à décoder les grades de la marine royale britannique avec son père, c’était il y a fort longtemps et il en avait oublié une bonne partie. Néanmoins, il reconnut dans les chevrons portés – la couronne, les épées et les étoiles... – que l’homme avait un grade relativement élevé, vice amiral ou amiral ou quelque chose comme ça probablement.

Quelle poisse ! Pourquoi un gars de la marine ici ?! se renfrogna la quartier-maître. L’homme de la Royal Navy s’adressa un peu sèchement au gamin. Son fils sans doute... Rapidement, le môme fut expédié à la maison et l’homme s’avança vers Thomas, la main tendue et le sourire poli.

« Merci Monsieur, je crois vous devoir une fière chandelle dans cette affaire. »

Oh là là, faut la jouer fine celle là ! pensa Thomas, qui ne voulait surtout pas se retrouver la corde au cou. J’ai pas l’allure du marin sage. Peut être me faire passer pour un marchand. Mais il a vu que je sais me battre. Finalement, Thomas lui retourna la politesse et lui serra la main sans trop de fermeté.

« Je vous en prie Monsieur. Je n’allais pas laisser ce garçon se prendre une correction par quelques hommes trop avinés ! Je me présente, je m’appelle Thomas Avery. Je suis actuellement en voyage ici. »

Son personnage commençait à prendre forme. Un ancien militaire, ou maître d’arme, bref un métier qui expliquerait ses aptitudes au combat. Aujourd’hui retraité, il aurait tranquillement établi sa demeure ici ou là, sans se faire remarquer. Oui ça peut le faire !

Mais il se rappela soudainement qu’il était bien mal apprêté pour une rencontre avec un amiral de la Navy. Pour souvenir, il avait laissé ses bottes à quelques pas d’ici et sa chemise grande ouverte quand il prenait le soleil un peu plus tôt.

« Je vous prie de m’excuser pour ma mise dit-il d'un ton gêné en reboutonnant son haut. J’ai accouru quand j’ai vu le petit en difficulté. C’est votre fils ? »
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