Pour tout savoir
Définitions
Pirates : marins qui se livrent au brigandage, attaquant navires de commerce et villes côtières pour leur propre compte.
Forbans : peut être utilisé comme synonyme de pirate car désigne les hommes sans scrupule, les brigands et les bandits.
Flibustiers : pirates des Antilles, aussi appelés Frères la Côte car ils s’associent pour piller navires et côtes des colonies espagnoles.
Boucaniers : aventuriers qui chassent le bœuf aux Antilles pour fumer la viande ou vendre les peaux. Ils vivent en communauté et s’occupent surtout du ravitaillement en viande des pirates. Ils embarquent parfois sur des navires ou participent à des expéditions à terre.
Corsaires : travaillent pour leur Nation et sont habilités par « lettre de marque » à attaquer les bâtiments de commerce ennemis et vendre le butin pour le compte de leur État.
Petit historique
La piraterie remonte aux origines de la navigation. Elle existe dans tous les océans et les mers du globe depuis l’Antiquité et s’est développée en parallèle du commerce maritime.
Dans les Caraïbes, les pirates se multiplient dès le début du XVIe siècle, au lendemain des grandes découvertes de Colomb. En effet, l’Espagne découvre et monopolise les richesses du Nouveau-Monde et leurs galions chargés d’or attirent bien des convoitises. Les Français et les Anglais ont alors recours à la flibuste pour profiter de ces richesses.
Mais l’âge d’or de la piraterie dans ces eaux se situe plutôt à la moitié du XVIIe siècle. A l’heure de notre histoire, en 1671, la piraterie vit encore une période faste. Mais les grandes puissances européennes, notamment l’Espagne et l’Angleterre, travaillent sur un accord commun pour mettre fin à la piraterie et chasseront bientôt les flibustiers des Caraïbes avec plus de détermination...
La vie à bord
Les conditions de vie sont difficiles : métier éprouvant, espace de vie réduit et crasseux, nourriture insuffisante. Entre deux pillages, on s’occupe de la mâture, des voiles, des cordages, on répare et brique ponts et coque, on nettoie les armes... Les jeux d'argent sont interdits pour éviter les bagarres.
Les pirates ont adopté une organisation démocratique. Le capitaine est élu par son équipage, qui peut voter son remplacement à tout moment. C’est souvent un combattant féroce qui a gagné la confiance et le respect de ses hommes, et qui se tient à leurs côtés dans la bataille.
Les gains sont généralement divisés en parts égales.
Couleur de peau et religion sont sans importance. L'équipage compte souvent des esclaves africains libérés ou en fuite.
L’homme le plus important après le capitaine est le maître (ou quartier-maître). Il seconde le capitaine, veille à la discipline du navire, à la distribution des vivres et du butin et donne les ordres à l’équipage en dehors des batailles.
D’autres postes sont essentiels sur le bateau : le timonier qui tient le gouvernail, la vigie, les canonniers, les voiliers, les charpentiers... Le cuisinier est le maître coq ; il ne peut allumer ses fourneaux que par temps calme pour éviter les incendies. Les médecins-chirurgiens sont rares et très recherchés.
Stratégie de combat
Les pirates privilégient les embarcations légères, rapides et manœuvrables : bisquine, brick, brigandin, chaloupe (ou sloop), lougre, frégate. Ils embarquent peu de canons au profit d’un maximum d’hommes, car leur but n’est pas d’endommager les lourds galions marchands ou les bâtiments militaires mais de mener des attaques éclair. Ils utilisent la surprise et la ruse pour approcher leur cible et hissent leur pavillon au dernier moment.
Chaque pirate crée son propre pavillon avec sa propre signification. Ces drapeaux sont souvent noirs ou rouges, ces derniers signifiant « pas de quartier », c’est-à-dire pas de survivant.
Les pirates sont des hommes qui n’ont rien à perdre, se sachant condamnés à mort en cas de capture, ce qui les rend particulièrement redoutables au combat. Leurs armes fétiches sont les poignards, les couteaux et coutelas. Ils utilisent aussi sabres et haches d’abordage, pistolets à silex et mousquets.
Code de la piraterie
I. Chaque pirate pourra donner sa voix dans les affaires d'importances et aura un pouvoir de se servir quand il voudra des provisions et des liqueurs fortes nouvellement prises, à moins que la disette n'oblige le public d'en disposer autrement, la décision étant prise par vote.
II. Les pirates iront tour à tour, suivant la liste qui en sera faite, à bord des prises et recevront pour récompense, outre leur portion ordinaire de butin : une chemise de toile. Mais, s'ils cherchent à dérober à la compagnie de l'argenterie, des bijoux ou de l'argent d'une valeur d'un dollar, ils seront abandonnés sur une île déserte. Si un homme en vole un autre, on lui coupera le nez et les oreilles et on le déposera à terre en quelques endroits inhabités et déserts.
III. Il est interdit de jouer de l'argent aux dés ou aux cartes.
IV. Les lumières et les chandelles doivent être éteintes à huit heures du soir. Ceux qui veulent boire, passé cette heure, doivent rester sur le pont sans lumière.
V. Les hommes doivent avoir leur fusil, leur sabre et leurs pistolets toujours propres et en état de marche.
VI. La présence de jeunes garçons ou de femmes est interdite. Celui que l'on trouvera en train de séduire une personne de l'autre sexe et de la faire naviguer déguisée sera puni de mort.
VII. Quiconque déserterait le navire ou son poste d'équipage pendant un combat serait puni de mort ou abandonné sur une île déserte.
VIII. Personne ne doit frapper quelqu'un d'autre à bord du navire ; les querelles seront vidées à terre de la manière qui suit, à l'épée ou au pistolet. Les hommes étant préalablement placés dos à dos feront volte-face au commandement du quartier-maître et feront feu aussitôt. Si l'un d'eux ne tire pas, le quartier-maître fera tomber son arme. Si tous deux manquent leur cible, ils prendront leur sabre et celui qui fait couler le sang le premier sera déclaré vainqueur.
IX. Nul ne parlera de changer de vie avant que la part de chacun ait atteint 1000 livres. Celui qui devient infirme ou perd un membre en service recevra 800 pièces de huit sur la caisse commune et, en cas de blessure moins grave, touchera une somme proportionnelle.
X. Le capitaine et le quartier-maître recevront chacun deux parts de butin, le canonnier et le maître d'équipage, une part et demie, les autres officiers une part et un quart, les flibustiers une part chacun.
XI. Les musiciens auront le droit de se reposer le jour du sabbat. Les autres jours de repos ne leur seront accordés que par faveur
Lexique pirate
On rappellera juste que la proue est l'avant du bateau et la poupe l'arrière. De même, bâbord est à gauche et tribord à droite.
Quelques jurons d'époque : cul rouge, rat de cale, marin d'eau douce, écrevisse de rempart, bois d'ébène (esclave noir), bois-sans-soif (ivrogne), capon (lâche), gibier de potence, forban, morbleu, etc.
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