ET UNE BOUTEILLE DE RHUM
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perspective mystique ” (Adalia & Juliette)

 :: Pas de quartiers :: Cimetière :: V.2 :: RP's archivés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
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Mer 29 Avr - 11:46
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Perspective mystique
Adalia & Juliette

Bienvenue à Cuba ! ”

Juliette y avait débarqué la veille sur la plus grande île des Caraïbes et avait dormi dans une auberge calme tenue par un couple charmant et accueillant. Elle n’avait pourtant pas reçu bon accueil de tout le monde. Bien qu’elle parlât un espagnol correct et avec un accent presque indétectable, sa tignasse rousse et sa peau claire ne laissait pas de doute quant à sa nationalité.
Or il faut rappeler que Cuba était alors une colonie espagnole. Et les espagnols tenaient une rancune tenace vis-à-vis de leurs voisins européens qui réussissaient petit à petit à conquérir les terres du Nouveau Monde.

Que venait donc faire cette jolie demoiselle de la haute société, française et ayant établi résidence à New Providence, sur une île espagnole ? La bretonne avait pour projet de partir au Mexique – une autre colonie espagnole d’ailleurs ! Mais le jour de son départ, elle n’avait pas trouvé de bateau qui faisait route vers sa destination. Elle avait donc opté pour un aller simple vers Cuba. De là, elle était sûre de trouver embarcation pour le Continent.
Maintenant qu’elle était sur place, elle était bien décidée à faire un peu de tourisme. Et pourquoi pas glaner quelques informations sur les curiosités du coin. Bingo ! Elle avait entendu parler d’une femme ayant des pouvoirs mystiques qui se cacherait dans les montagnes de l’île. Juliette ne perdit pas une miette de la conversation.

« Elle peut lancer des malédiction j’te dis ! Je l’ai vu ! Elle implorait la déesse Calypso et...

- Mais tais-toi donc ! Faut pas parler de ça, ça va nous attirer des ennuis. Et puis j’veux pas avoir affaire à une sorcière moi.

- Je suis sûr qu’elle pourrait... »


Les deux hommes s’arrêtèrent brusquement de parler. Malheureusement pour elle, Juliette manquait cruellement de discrétion ! Elle se retrouva fixée du regard par ces deux gentlemen à l’air peu avenant. Elle prit donc la parole avec un air ingénu et inquiet et inventa une belle histoire :

« Excusez-moi messieurs, je n’avais pas l’intention d’être indiscrète. Je cherche mon frère, il est je crois parti à la recherche de la femme dont vous parlez. »

Les deux gars se regardèrent, interrogatifs et un peu mal à leur aise. La demoiselle avait eu raison, aucun des deux n’allait avoir le courage de lui proposer de l’escorter. Tant mieux ! Le bobard passait nickel.

« S’il vous plaît, j’aurais juste besoin de quelques indications pour me mettre sur sa piste. J’ai peur qu’il ne fasse une grosse bêtise ! »


Et elle obtint ce qu’elle souhaitait sans difficulté. Quelle chance que le sujet soit suffisamment effrayant pour dissuader ces hommes de lui faire des avances... ou pire. En tous cas, Juliette se mis en route, enjouée et résolue.


Sur les chemins du mystère ”

J’ai l’impression que ça fait des heures que je marche ! Je commence à fatiguer. Le terrain est escarpé – bah oui, on est en montagne après tout – et je n’ai pas vraiment l’habitude.
Heureusement que je me suis équipée de bonnes chaussures et d’une tenue adéquate. Le marchand a fait une tête étrange quand je les lui ai achetés. C’est vrai qu’une jeune fille ne doit pas vraiment s’habiller comme ça. C’est peut-être des vêtements d’homme ! Ou plutôt d’enfant car la taille me convient étonnamment bien.

Bon, j’espère que je ne me suis pas perdue. Tous les chemins se ressemblent ici. Pourtant j’ai suivi les indications. L’arbre mort de tout à l’heure, j'ai tourné à droite. Là je vois bien les 2 plus hauts sommets en face de moi. Je devrais bientôt apercevoir une grotte de ce côté. Mmmh oui, je dois être dans la bonne direction...
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Mer 29 Avr - 18:18
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La journée d’Adalia avait débutée de manière rocambolesque. Ce n’était pas tant les bruits de la jungle alentour qui la troublaient, loin de là. Au bout de 7 années de solitude, elle avait appris à ignorer le brouhaha quand elle en avait besoin (au moment de dormir, notamment). Les premiers mois avaient certes été difficiles et elle avait bien cru s’arracher les yeux à force d’être privée de sommeil par les oiseaux, insectes et autres bestioles en tout genre. Quoiqu’il en soit, ce matin, son réveil ne s’est pas vraiment déroulé en douceur. Dormant d’un sommeil profond, la prêtresse s’était tournée dans son hamac installé d’une façon plus que précaire. Sans crier gare, la toile de son lit de fortune avait cédée et la jeune femme s’était retrouvée étalée par terre de tout son long, cognant son bras contre une cage vide qui trainait là. Autant dire que la brune n’était pas d’une humeur des plus joviales.

C’était donc avant l’aurore que la prêtresse se retrouvait à rapiécer un bout de tissu tout en bougonnant, avant de le raccrocher plus solidement. La jeune femme hésita une fraction de seconde à se recoucher puis finalement, décida de sortir de sa masure. Adalia appréciait l’air froid de cette saison qui soufflait entre les arbres et décida de descendre de sa montagne pour aller voir la mer. Le chemin n’était pas des plus aisés mais la jeune femme s’en accommodait très bien. Après tout, c’était presque un pèlerinage vers la déesse et Adalia faisait parfois exprès de prendre des sentiers escarpés (tout en évitant les animaux sauvages, faut pas abuser non plus). Sans faire trop attention où elle mettait les pieds, la cubaine se prit quelques branches dans la tête et s’égratigna l’épaule sur une moitié de tronc qui pendait lamentablement. Une fois arrivée dans un coin reculé de la plage, Adalia ferma les yeux et respira à pleins poumons l’air iodé. Rien ne semblait venir troubler sa quiétude et elle en était satisfaite. La jeune femme resta un long moment, les pieds dans l’eau, à regarder le soleil se lever. Une fois que les rayons l’eurent suffisamment aveuglés, elle s’en retourna vers sa demeure, parce qu’elle commençait à avoir franchement faim. Et la nourriture, bah c’est sacré.

Quelque peu essoufflée, Adalia s’arrêta un moment pour reprendre son souffle. Délicatement, elle se mit à arracher les différentes plantes urticantes qui s’étaient collées au bas de son jupon. La brune ne prit pas garde au bruissement un peu plus haut, mettant cela sur le compte du vent. Réajustant son corset qui était presque en train de l’étouffer, elle se remit en route, prenant un petit sentier qui remontait en pente douce. Elle avait appris à connaitre la montagne et son pas était sûr. Cependant, avec son côté tête en l’air, Adalia se prenait souvent les pieds dans une racine et trébuchait (voire s’étalait par terre comme une galette). Et comme cette journée avait commencée de manière assez poisseuse, il n’y avait pas de raison pour cela ne dure pas ! A moins d’aller sacrifier un poulet à la déesse mais ça, Adalia y songerait plus tard. S’appuyant contre un tronc d’arbre, elle posa son pied sur un rocher glissant à cause de la rosée matinale. Sans en être vraiment étonnée, elle glissa sur quelques mètres avant de se raccrocher à quelque chose en mouvement.

- Oh. Bien le bonjour mademoiselle.

Accrochée aux épaules d’une jeune fille qui semblait perdue, Adalia se redressa et lissa les plis de ses vêtements. Non pas qu’elle voulait paraître à son avantage, elle s’en fichait bien. Passant ses mains dans sa longue chevelure brune, elle dégagea les quelques mèches qui lui bloquaient la vue et regarda plus attentivement la jeune fille devant elle, sans dire un mot. Elle était très jolie, avec de longs cheveux roux et le teint plutôt pâle. Adalia était plutôt contente de voir une femme, elle se serait certainement jeté de la falaise si c’était un homme qu’elle aurait dû remercier.

- Pardonnez-moi pour cette entrée. Et merci, vous m’épargnez la peine de me rompre le cou ! Vous cherchez quelque chose peut-être, ou bien quelqu’un ? Il est rare que les jeunes filles viennent vagabonder ici par plaisir.

De ces yeux bruns, Adalia scruta la rousse, les sourcils légèrement froncés. Elle ne semblait pas avoir de mauvaises intentions et la prêtresse ne sentait aucune mauvaise vibration. Distraite par un oiseau, la jeune femme remonta légèrement le sentier, en oubliant la présence de la jeune fille. Se retournant soudainement, les yeux écarquillés, elle tendit la main vers la rousse.

- Venez, suivez-moi ! Ne soyez pas timide, allons !

Se retournant à nouveau, Adalia grimpa encore le sentier, sans savoir si la jeune fille l’avait suivie. Certainement. Quelques mètres plus haut, la chaumière de la brune apparaissait, rustique certes, mais assez confortable à son goût. Soulevant le drap qui servait à masquer l’entrée et l’enroulant autour d’un crochet rouillé, la brune pénétra dans la maison et s’afféra à faire du feu.

- Voulez-vous une tasse de thé ? Je crains qu’il ne soit un peu… champêtre mais il est très bon.

Elle avait lancé cette phrase par-dessus son épaule, sans regarder derrière elle et sans savoir si elle parlait dans le vide ou non.
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Ven 1 Mai - 23:37
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Rencontre en pente glissante ”

La jeune française était terriblement concentrée sur son chemin. Elle devait tout à la fois veiller à gravir la pente sans se fouler une cheville et suivre les vagues indications qui lui avaient été données pour parvenir à destination.
Sans qu’elle sût trop comment, elle avait fini par quitter le sentier. Elle pensa un instant avec optimisme que pour trouver quelqu’un de caché, il fallait sortir des pistes ! Elle espéra être sur la bonne voie, même si ce parcours ne faisait pas partie des explications de ces messieurs. Finalement, elle retomba sur un autre sentier et continua sa route ascendante.

Elle n’entendit pas les pas puis la glissade au dessus d’elle et se retrouva bien vite avec une jeune femme accrochée à ses épaules. Elle avait rapidement vu la dégringolade et avait distingué une jupe claquer au vent. Sous le choc, elle faillit perdre l’équilibre, elle qui n’avait déjà pas le pas très assuré sur ce terrain. Mais miraculeusement, elle arrêta la chute de cette femme et resta debout.

Le plus naturellement du monde, cette jeune femme la salua avant de se redresser et de s’excuser avec une étonnante allégresse associée à un vouvoiement poli. Cette impressionnante chute ne l’avait vraisemblablement pas trop perturbée. Elle était grande, mince et très belle, avec son teint hâlé et ses yeux sombres et profonds.

« Vous cherchez quelque chose peut-être, ou bien quelqu’un ? Il est rare que les jeunes filles viennent vagabonder ici par plaisir. »


Passer la porte de l'antre ”

J’ouvris la bouche pour lui répondre mais cette étrange femme me tourna presque aussitôt le dos et remonta le cours du sentier. Qu’est-ce qu’elle est bizarre, elle pose une question mais n’attend pas la réponse !
Perplexe, je fus surprise de la voir se retourner tout d’un coup vers moi et m’inviter à la suivre. Encore une fois, elle n’attendit pas ma réponse et poursuivit son chemin. Je n’hésitai pas longtemps. Son comportement extravagant et insolite piquait ma curiosité. Et puis somme toute, elle avait l’air sympathique ! Je la rattrapai aussi rapidement que possible sans me casser la figure et nous arrivâmes bientôt à une petite cahute. Il n’y avait pas de porte. Elle entra et je la suivi.

Elle vit ici ?! Se pourrait-elle que ce soit la femme que je cherche ? L’idée ne mit pas longtemps à faire son chemin dans mon esprit. Alors qu’elle allumait un feu, j’observai l’intérieur de l’habitat à la recherche d’indices qui me conforteraient dans mon hypothèse.

« Voulez-vous une tasse de thé ? Je crains qu’il ne soit un peu... champêtre mais il est très bon. »

L’endroit avait l’air plutôt... normal. Mais les apparences peuvent être trompeuses. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais. Des trucs effrayants et sordides de sorcières peut-être ? Des bocaux remplis d’yeux ou de substances aux couleurs suspectes ? En tous cas, rien de tout ça ici.

« Euh oui, avec plaisir. Je vous remercie. »

Elle mit de l’eau sur le feu. Je la regardais préparer deux tasses un peu abîmées. Lorsque ce fut prêt, elle me tendit le breuvage. L’expression de son visage était douce et souriante. Je lui rendis son sourire et la remercia avec courtoisie. Nous n’avions plus échangé un seul mot jusqu’à cet instant. Finalement, je me lançai :

« Vous vivez seule ici ? C’est loin de la ville et difficile d’accès. »

Mais c’est sûrement fait exprès pas vrai ? Je guettais sa réaction et attendais sa réponse, espérant qu'elle me dévoilerait sa vraie nature. Mais les choses ne pouvaient pas être si simples, si ?...
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Jeu 14 Mai - 17:54
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Adalia s’affairait dans son coin, faisant le tri dans sa vaisselle en carton (si le carton avait pu exister à cette époque). Entre les tasses ébréchées, celles qui n’avaient plus de hanse pour les tenir et les autre qui fuitaient lorsqu’on versait un liquide dedans, c’était un peu la croix et la bannière pour en trouver des décentes (enfin, à peu près). Du coin de l’œil, la prêtresse avait remarqué que la jeune fille l’avait suivie – sans doute intriguée par son côté mystérieuuuuux (ou son côté aliéné, c’est au choix). Se relevant d’un coup, Adalia ne cogna à une cage en osier suspendue au-dessus de sa tête mais le remarqua à peine, tellement elle était habituée à se cogner à tout son mobilier. Elle examina rapidement la jeune fille et constata que ses cheveux étaient ébouriffés et que son temps était légèrement rouge. Elle avait dû crapahuter dans la montagne une bonne partie de la matinée, sans vraiment savoir où elle allait. En tout cas, elle n’avait pas l’apparence d’une jeune fille qui cherchait à être initiée. Fronçant les sourcils, la brune se rendit compte qu’elle observait son invitée d’une manière un peu trop intrusive, mais elle se contenta de sourire de façon énigmatique. Soupirant un grand coup, elle déposa les tasses sur la table en attendant que l’eau se mette à chauffer. Une fois le thé prêt, elle tendit à une tasse à la jeune fille qui l’accepta avec plaisir. En vérité, elle n’avait pas remarqué qu’elle avait répondu par la positive à son invitation.

La prêtresse s’installa sur une chaise un peu bancale et d’un geste de la main, proposa à la rousse de faire de même. Contrairement aux autres prêtresses, Adalia ne débordait pas de breloques qui faisaient du bruit à chacun de ses mouvements. Elle avait grandi en fille simple et aimait garder cette simplicité. Bien sûr, elle acceptait les bijoux en guise de paiement pour ses services occultes mais elle n’aimait pas en porter. Relevant la tête, elle planta ses yeux sombres dans ceux de son interlocutrice, et lui adressa un petit sourire.

- En effet mademoiselle, je vis seule. C’est bien mieux ainsi je trouve. En tout cas, j’arrive à me débrouiller, même loin de la civilisation.

Sirotant une gorgée de thé, le silence retomba dans la cabane. Seul le craquement des arbres sous l’assaut du vent perturbait ce calme. Adalia savait très bien ce que la jeune fille voulait savoir. Mais ce n’était pas dans les habitudes de la Confrérie de révéler sa nature aussi vite. Elle-même, lorsqu’elle était en quête des prêtresses qui l’avait initié, avait dû attendre des jours avant de finalement savoir s’il ne s’agissait pas d’imposteurs. Cela avait mis sa patience à rude épreuve, à tel point qu’elle aurait fini par tout casser dans la baraque.

- Que recherchez-vous donc ici mademoiselle ? C’est un endroit qui peut se révéler dangereux lorsqu’on ne s’y connait pas. Et même quand on s’y connait, vous avez pu le constater, s’esclaffa la brune dans un éclat de rire. Mais j’en oublie mes bonnes manières ! Je me nomme Adalia, pour vous servir.

Inclinant légèrement sa tête, la prêtresse adressa un nouveau sourire énigmatique à la jeune fille. Adalia savait pertinemment ce qu’elle cherchait, ou du moins, en avait une très bonne idée, mais elle trouvait amusant de jeter le doute dans les esprits quant à sa personne. Passant une main dans ses longs cheveux bruns, elle garda le silence un moment. Elle n’avait pas l’intention d’abreuver la pauvre fille de toutes ses paroles. Ce n’était pas souvent qu’elle avait de la visite, surtout des femmes. Elle préférait leur présence plutôt que celle des hommes, mais ceux qui venaient la voir – des pirates pour la plupart – étaient en quelque sorte son gagne-pain, alors elle les tolérait. Mais la prêtresse était infiniment moins chaleureuse avec eux.

- Enfin, vous n'avez rien à craindre de moi, rassurez-vous ! Tant que vous ne me mettez pas en colère, bien entendu.

Elle éclata d'un rire cristallin, comme si elle venait de faire la meilleure blague du monde et sirota de nouveau son thé en regardant au plafond, soucieuse de voir son toit s'envoler à cause du vent qui soufflait de plus en plus fort.
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Sam 13 Juin - 10:21
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Un brin de bizarrerie ”

Si cette femme était bien celle qu'elle cherchait - comment devait-elle la qualifier d'ailleurs ? de magicienne ? de sorcière ? - Juliette n'en savait rien. Mais une chose était certaine, elle n'était pas une personne ordinaire. Pouvait-on décemment vivre dans un tel endroit, au milieu d'une nature quelque peu hostile, dans une telle bicoque, dans un tel fouillis ?!

La jeune noble examina du regard le mobilier. Il n'y avait certes pas d'ustensiles ou de bocaux ostensiblement suspects, mais on voyait en revanche de la vaisselle qui n'était pas de toute première fraîcheur qui traînait à plusieurs endroits, des paniers en osiers entassés dans un coin ou suspendus au plafond, des étagères remplies de bric et de broc, des tiroirs pouvant cacher un peu tout et n'importe quoi, et aussi quelques gros livres en cuir - mais pas de titres sur leur tranche, comme c'est pratique !
Le rangement n'était pas une pratique courante de la maisonnée. Mais ça ne dérangeait apparemment pas la résidente des lieux. Même les quelques meubles d'usage comme les chaises et la table ne semblaient pas très sûrs sur leurs quatre pieds tant ils devaient dater. Et cette femme se contentait de vivre dans ces conditions ? Étrange... Oui ! C'était ça ! C'était cette impression qui dominait. La bizarrerie.

Même si les personnes bizarres n'étaient pas toutes forcément des sorciers, cela renforçait la curiosité de Juliette. Cette femme cachait quelque chose, ça semblait évident et la française n'était pas prête à lâcher le morceau. Elle souriait mystérieusement et ses propos étaient eux aussi très...inhabituels. Pourquoi avait-elle précisé cela : « Enfin, vous n'avez rien à craindre de moi, rassurez-vous ! Tant que vous ne me mettez pas en colère, bien entendu. »
Se doutait-elle de quelque chose ? Sentait-elle de la peur chez son hôte ?

Cette mise en garde n'effraya pas la française mais la fit sourire. Que cette Adalia soit une magicienne ou pas, elle en demeurait quelqu'un de sympathique et de fort intéressant. Juliette était ravie d’être tombée sur elle - ou plutôt qu'elle lui soit tombée dessus ! Sa journée ne serait de toute façon pas perdue. C'est pas tous les jours qu'on rencontre une femme qui vit seule au milieu des montagnes ! Elle pourrait surement glaner quelques trucs de sa part pour apprendre à se débrouiller seule. Après tout, elle venait tout juste de se lancer à l'aventure et ne savait pas ce que l'avenir lui réservait...


Enchantée ”

Je m'étais docilement assise face à elle pour siroter son breuvage. Ce n'est qu'après la première gorgée que me vint à l'esprit l'idée qu'il était peut-être imprudent d'accepter une boisson de la part d'une inconnue. Certains auraient sans doute eu peur que le fameux thé ne soit empoisonné, ou quelque chose comme ça.
Bah trop tard ! Et puis elle avait bu elle aussi. En outre, elle n'avait aucun motif pour vouloir ma mort, on ne se connaissait même pas ! Je sais, il ne faut pas se fier aux apparences. Néanmoins elle semblait plutôt cordiale et accueillante, digne de confiance en somme.

Enfin on passa aux présentations. Adalia, un joli prénom pour une jolie femme. Elle m'adressa plusieurs sourires mais je n'arrivais pas à me décider sur le fond de sa pensée. Ce n'était pas des sourires courtois, mondains ou polis. Son visage était à la fois chaleureux mais aussi énigmatique, malicieux, insondable...
Elle se tut un moment mais bizarrement, le silence n'était pas pesant. Je me sentais étrangement à l'aise. Cette situation me paraissait décidément un peu irréelle. Je finis par lui répondre :

« Je me nomme Juliette, enchantée. Je suis en voyage et de passage par ici. »

Il me semblait évident qu'il me faudrait cacher mon rang et mon nom lors de mes pérégrinations. Je répugnais toutefois à changer de prénom.
Des présentations simples, sans courbettes, sans étiquette, sans manières. C'était vraiment le pied ! A cet instant, je ne regrettais pas le moins du monde d'être partie de Charles Town et de m'être éloignée de ma condition. Je poursuivis avec assurance et sans détour :

« Adalia, vous venez de vous proposer de me servir, n'est-ce pas ? Puis-je savoir quels talents vous mettriez à ma disposition ? »

Oui, c'est direct. Je suis trop téméraire vous trouvez ?

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Dim 12 Juil - 15:25
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Cette journée ne se déroulait pas si mal jusqu’ici. Adalia s’amusait même. Un sourire franc mais énigmatique ornait constamment ses lèvres depuis que la jeune fille avait pointé le bout de son nez dans son train-train quotidien. C’était une rencontre qui promettait certainement d’être enrichissante ! Adalia observait la demoiselle qui semblait quelque peu déconcertée par la décoration de la pièce dans laquelle elle se trouvait. La prêtresse ne put s’empêcher de sourire plus encore. C’était une réaction assez fréquente que des personnes qui avaient été habituées à bien plus de confort.

Le silence qui avait pris place dans la pièce n’avait rien de pesant. Les deux femmes se contentaient de se déchiffrer mutuellement, sans rien dire. Adalia se mit même à chantonner en regardant le plafond, immédiatement distraite par un petit oiseau qui venait de s’introduire par le trou qui servait de cheminée. La prêtresse s’attendait à un commentaire de la part de son invitée du style « mais quel taudis ! » mais elle semblait trop polie pour se permettre ce genre de chose. La rousse se contenta de se présenter à son tour.

- Juliette, quel joli prénom ! s’exclama la brune, peu habituée à entendre des prénoms sans consonance espagnole. Une si jeune fille déjà en voyage. Bah ! Les voyages forment la jeunesse comme on dit.

Adalia gloussa, le regard taquin. Elle trouva cela très courageux de la part de Juliette de partir seule à l’aventure. Mais la jeune fille semblait posséder un fort tempérament sous ses airs doux et innocent. Buvant une nouvelle gorgée de thé (et manquant de se brûler la trachée au 3ème degré), la brune continua d’observer son invitée avec bienveillance. Une présence féminine était toujours la bienvenue pour Adalia. Il n’y avait quasiment jamais cette aura d’animosité et de supériorité présente chez les hommes. Partant dans ses pensées, Adalia décrocha complètement de la conversation, oubliant même un instant la présence de la jeune fille. Il était temps de sérieusement freiner la consommation de plantes hallucinogènes…

- Hein quoi, quels talents ?

La prêtresse revint sur terre, l’esprit un peu embrumé. Après une fraction de seconde d’incompréhension, la jeune femme se gifla mentalement et repris ses airs énigmatiques. Pauvre Juliette, elle devait de plus en plus croire que ce n’était pas qu’une seule case qui manquait à son hôte.

- Ah ma chère enfant ! soupira la brune avec son air le plus théâtral. Vous êtes bien jeune pour pouvoir déjà profiter de mes talents, comme c’est triste.

Mais très utile d’un autre côté, parce que hé, il fallait bien remplir la caisse pour faire bouillir la marmite ! Adalia était étonné par l’assurance que dégageait Juliette. Mais cela lui plaisait. Remontant sa manche, elle tendit le bras et saisit délicatement la main de la jeune fille. Elle plongea son regard dans le sien, faisant preuve d’une concentration aussi soudaine que profonde. Inspirant profondément, elle se recula promptement pour reprendre une posture bien droite.

- Je vois que vous avez déjà une idée des talents dont je dispose. La brune ne souriait plus, mais son air n’avait rien de menaçant. Elle se sentait soudain mélancolique et pleine d’affection pour la jeune fille en face d’elle. Je ne pense pas que vous cherchiez à vous débarrasser de quelqu’un. Ou peut-être d’un fiancé que l’on vous aurait imposé.

La prêtresse ne put s’empêcher d’adresser un léger sourire à Juliette. Ses bonnes manières la trahissaient, ainsi que sa posture. Adalia ne pouvait le jurer, mais il lui semblait que cette jeune fille provenait d’une famille assez aisée. Cependant, ce n’était pas ce qui l’intéressait et elle respectait le choix de son invitée de taire ses origines. Se passant une main sur le front, Adalia sentait poindre une migraine foudroyante. Elle essaya de se contenir et fit semblant d’être en pleine forme.

- Je ne peux que vous conseiller de prendre garde à ce que vous pourrez me demander. Ce n’est pas pour rien que certains ignorants me considèrent comme une sorcière. La brune esquissa un sourire amer. Vous êtes loin de votre famille Juliette, cela ne doit pas être facile. Je pourrais sans doute vous aider à communiquer avec elle. Votre mère, par exemple ?

La réaction de la rousse ne tarderait pas à se faire et Adalia l’attendait avec impatience. Bien sûr qu’elle sera intriguée, mais aura-t-elle peur ? Ou bien peut-être qu’elle repartirait furieuse. Attrapant négligemment dans un pot quelques graines de pavot, la prêtresse s’empressa de les croquer afin de soulager son mal de tête. La journée ne se déroulait pas si mal jusqu’ici.
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CALYPSO
Mar 28 Juil - 10:46
CALYPSO
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Déesse des Mers
Date d'inscription : 16/03/2015
Messages : 173

le Défi N°1 de

Juillet-Août


Adalia, tu as décidé de relevé le défi des Mots à placer. Voici les 3 mots que je veux voir apparaître dans ta prochaine réponse : obscur ; dentelle ; musique.

Bonne écriture !


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